Après un premier inventaire il y a presque trente ans, l’association Vienne Nature a mené une nouvelle enquête pour recenser les arbres remarquables du département. 140 spécimens font notamment l’objet d’un livre à paraître le 1er décembre.
Le tilleul « de Sully » de Brux, le châtaigner commun de Valence-en-Poitou, le platane tentaculaire de Saint-Jean-de-Sauves… Tous ont un point commun : celui de faire partie de la prestigieuse catégorie des arbres remarquables de la Vienne. Même si, au fond, et Caroline Lemenicier, chargée de communication de Vienne Nature le martèle, « chaque
arbre est remarquable ». Seulement voilà, la science est intransigeante, certains le sont plus que d’autres. Sur les
2 000 arbres « visités » par Vienne Nature entre 2021 et 2022, près de 630, « dont plus des deux tiers inconnus », ont reçu l’appellation. Repérés par des propriétaires privés, des collectivités ou les membres de l’association eux-mêmes, les spécimens ont été minutieusement étudiés. « Parmi les critères, nous regardons la circonférence, la hauteur, l’envergure mais aussi l’histoire de l’arbre et son âge. Parfois, certains ne sont pas forcément très imposants mais en se fiant à l’espèce on peut remarquer une rareté, une difformité », explique Caroline Lemenicier. Plus de 140 arbres sur les
630 recensés dans le département sont regroupés dans un livre « fait-maison » par les adhérents de Vienne Nature.
Faire connaître
pour protéger
Véritable travail de titans, un tel inventaire avait déjà été réalisé par l’association entre 1996 et 1999. Près de trente ans plus tard, ce nouveau recensement permet d’« actualiser les données et de mettre en place des mesures de protection nationales, notamment en signalant les arbres à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) », confie Thérèse Bois-Rousseau, bénévole à Vienne Nature. Lors de cet inventaire, les membres de l’association ont découvert l’attachement des gens et des collectivités à ces arbres d’exception. Et pour cause : certains sont de vraies légendes. « On sait notamment que le frêne de Mondion a été planté le jour de la naissance du fils de Napoléon car chaque jour du calendrier républicain avait un végétal qui lui était associé. Et le 20 mars correspondait au jour du frêne. Le couple d’Anglais qui a fait la découverte a d’ailleurs bien ri puisqu’à un jour près, le frêne aurait pu être un pissenlit », sourit Anne Le Bot, bénévole à Vienne Nature. Victimes de tempêtes, inondations, grosses pluies
ou de travaux, les arbres, aussi remarquables soient-ils, demeurent fragiles. Faire un tel inventaire va alors bien au-delà d’un simple recensement.
« Cela permet de les regarder autrement et ainsi donner envie de les protéger. »
Arbres remarquables de la Vienne, Vienne Nature. 196 pages.
A paraître le 1er décembre. Précommande sur vienne-nature.fr.