Claude Bertaud : "Chez nous, tout le monde travaille"

De la réforme territoriale à sa succession à la tête du Département, tour d’horizon des principaux chantiers que Claude Bertaud devra gérer d’ici mars 2015.

Arnault Varanne

Le7.info

La suppression des Conseils généraux
« Je ne suis pas certain qu’on fasse des économies en supprimant un échelon. Le Département de la Vienne compte 1600 collaborateurs, en comptant les assistants familiaux. Nous avons le coût de fonctionnement le moins élevé par habitant, dans notre catégorie de population. Il ne faudrait pas, en transférant des compétences, que cela coûte plus cher demain que ce que cela coûte aujourd’hui. Chez nous, personne ne se tourne les pouces. »

Les compétences
« Le gouvernement a prévu de transférer aux grandes régions les routes, les collèges, les transports scolaires et interurbains. La gestion, elle se fait en proximité. Sans échelon de proximité, ce sera ingérable. Maintenant, je suis prêt à écouter toutes les propositions… Mais j’ai une vraie crainte sur le transfert des fonds. »

Département rural ou intermédiaire ?
« Le Sénat va proposer que les Départements soient maintenus jusqu’en 2021. La question qui se pose est de savoir si nous sommes un département intermédiaire ou rural. Les critères ne sont pas clairs. Mon sentiment, c’est que la Vienne est rurale. Et je ne voudrais pas que plus de la moitié de la population soit ignorée à l’avenir. Regardez Limoges, c’est le désert autour. »

Sa succession
« Tout le monde peut être légitime ! Les noms, vous les connaissez. L’un (ndlr : Bruno Belin) a du potentiel dans certains domaines, le deuxième (Guillaume de Russé) se rapproche davantage de mon profil. S’il y a deux candidats, c’est à eux de discuter de leur positionnement. Je leur conseille vivement d’engager cette réflexion. La candidature de Jean-Pierre Abelin ? Je n’ai eu aucun contact avec lui et Jean-Pierre Raffarin ne m’en a jamais parlé. »

ZTE
« C’est une déception pour moi… À deux reprises (Ndlr : 2008 et 2011), Hong Bo a annoncé la création de mille emplois. Après, ZTE a fait valoir qu’il n’arrivait pas à obtenir la commercialisation de ses routeurs têtes de réseaux en France. Les ponts ne sont pas coupés, mais je n’ai pas d’assurance pour l’avenir du site. »

France Business School
« Financièrement, FBS est une véritable catastrophe. Ce que nous cherchons à savoir, c’est ce que sera notre part de financement pour « boucher le trou ». Avec Alain Claeys et Philippe Chartier, nous avons incité la préfète à appeler directement la Chambre régionale des Comptes, de manière à ce que l’audit financier soit réalisé très vite. Je dis oui à une école de commerce à Poitiers, mais sous conditions… »

Les projets avec l’Inde
« Les Indiens sont beaucoup plus réactifs que les Chinois. J’espère que nous pourrons poser la première pierre du datacenter de Marcireau, sur la Technopole, le 11 décembre. Ce serait trente ans, jour pour jour, après celle du Futuroscope. »

À lire aussi ...