Mademoiselle Suzanne de bouche à oreille

Sous une apparente légèreté, à travers des mots choisis, Mademoiselle Suzanne distille sa vision des relations entre hommes et femmes. Elles sont au cœur des sept titres qui composent son premier EP, Haut les corps.

Claire Brugier

Le7.info

Dans son premier EP Haut les corps, sorti début janvier, Mademoiselle Suzanne a sélectionné sept titres. Dans ses tiroirs, d’autres textes attendent leur heure. La pétillante jeune femme qui se dessine derrière ce mystérieux pseudonyme a toujours chanté, beaucoup lu aussi, avant d’oser d’écrire. Sur les hommes, les femmes, les hommes et les femmes, en jouant avec les mots avec humour et délicatesse. « Le féminisme n’est pas un gros mot, c’est vouloir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. C’est une cause importante mais je n’ai pas envie de l’attaquer de manière frontale. » A quoi bon puisque, de toute façon, « les hommes et les femmes viennent de deux planètes différentes », sourit la Châtelleraudaise, originaire de Saint-Gervais-les-Trois-Clochers.  

Aujourd'hui assistante sociale, ’ancienne élève de terminale L option théâtre du lycée du Bois-d’Amour, à Poitiers, aurait pu rester dans l’ombre, en continuant à fredonner pour elle-même les chansons des autres comme elle le faisait depuis toute petite. « J’ai toujours chanté avec ma grand-mère le dimanche. Elle mettait le tourne-disque, Edith Piaf. » Aujourd’hui, alors qu’une silencieuse maladie a ravi à l’aïeule sa mémoire et presque l’usage de la parole, La Vie en rose demeure un lien indéfectible entre les deux femmes. « Elle la chante toujours avec moi », confie avec émotion Mademoiselle Suzanne qui a tout naturellement « invité » dans son tour de chant la môme Piaf, dans une ambiance qu’elle décrit comme « retro-vintage et électro »

Une rencontre

Le jazz qui a bercé son adolescence n’est pas loin non plus, il s’échappe des partitions des musiciens qui l’accompagnent, six sur scène, quatre lors de l’enregistrement de l’album à la Maison des artistes de Chamonix. Le lieu ne tient pas du hasard. « Il y a cinq ans, j’ai rencontré André Manoukian (ndlr, fondateur de la Maison des artistes).J’étais venue voir China Moses. Nous avons discuté, le courant est bien passé. » Le médiatique auteur-compositeur lui a conseillé d’écrire ses textes. « C’est comme ça que j’ai commencé à nourrir ce projet. J’avais aussi des amis musiciens, notamment le pianiste Mathieu Debordes. Nous avons travaillé tous les deux pour mettre mes textes en musique. »

En duo avec le Poitevin Marc Brochet, à travers la mise en scène d’Atout-Chœur à Poitiers, à l’Institut français d’Erlangen (Allemagne)… Mademoiselle Suzanne et son bandeau noir à pois blancs ont déjà goûté à la scène. La jeune femme ne s’en lasse pas. Et encore moins de l’admiration qu’elle lit dans le regard de Jules, 11 ans, son filsson « plus grand fan ».

Concert de lancement de l’EP, vendredi 31 janvier, à 20h30, à la Maison des Trois-Quartiers à Poitiers ; au Nouveau Théâtre de Châtellerault le 14 avril. Plus d’infos sur Facebook @mademoisellesuzann.

 

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