Réactions en chaîne

Suivez les réactions des principaux ténors politiques du département tout au long de la soirée.

Laurent Brunet

Le7.info

Alain Claeys (Poitiers, l’avenir s’écrit à taille humaine), maire sortant, arrivé en tête au premier tour avec 28,21% des voix : «Tout d’abord, deux ou trois choses. Je voudrais remercier mes concitoyens qui sont allés voter aujourd’hui, c’est un acte civique extrêmement important. Je remercie également les présidents et assesseurs de bureaux de vote,  car il y a eu très peu de désistements. Enfin je remercie le personnel municipal qui a appliqué à la lettre toutes les consignes que nous avions demandées. Mon score correspond exactement, un tout petit plus haut même, à ce dont on m’avait crédité. Et puis il y a le score de Poitiers Collectif, celui de LREM. Je suis en tête de cette triangulaire. J’ai dit que j’allais baser ma liste sur la clarté et la cohérence, ça sera deux mots-clefs dans ce deuxième tour, si ce deuxième tour est là. Je ne veux pas être maire et président de l’agglo à tout prix, je veux être maire et président pour servir Poitiers, pour être utile à Poitiers. Et avec la petite expérience que j’ai, il faut que je puisse m’appuyer sur liste claire et cohérente. Donc pas d’alliance. Je ne veux pas gagner à tout prix. J'ai un programme, une gestion au niveau de l’agglomération... A moi de bosser et ensuite je travaillerai avec les uns et les autres, et mon équipe. Je ne vais pas m’épuiser lundi ou mardi à trouver je-ne-sais quel accord pour je-ne-sais quoi faire."

Christiane Fraysse (Osons Poitiers), arrivée 4e à Poitiers avec 9,96% : « Le résultat s'inscrit dans un contexte particulier avec 36% de votants, une crise sanitaire grave et une incertitude complète. La liste Osons fait 9,96% ce qui montre que l'écologie radicale et la réponse à l'urgence sociale sont attendues. Le programme radical que nous proposions a trouvé un écho. Pour nous, le maire sortant a été sanctionné, Poitiers collectif a un beau score mais tout seul, ils n'y arriveront pas. Nous avons toujours dit que le second tour pouvait permettre que la ville passe écolo. Il faut discuter, Poitiers collectif a fixé un cadre de réflexion, la balle est dans leur camp. C'est prématuré de parler de consigne de vote, on verra comment se dessine la situation demain. »

Ludovic Gaillard (Lutte ouvrière), dernier du premier tour à Poitiers, avec 1,09% : « Ce score n'est pas une surprise car nous avons essentiellement fait campagne dans les quartiers populaires de la ville. Sur le terrain, on a senti beaucoup de colère et surtout, de la résignation. Les nôtres ne sont pas allés mettre de bulletin dans l'urne, on constate aussi que les salariés ne sont pas prêts à partir à la bagarre. Le deuxième aspect, ce sont les craintes liées à la crise épidémique. On a tout à craindre de ce qui pointe à l'horizon, en raison de la politique de santé criminelle qui a été menée successivement par Roselyne Bachelot, Marisol Touraine, Agnès Buzyn et désormais Olivier Véran. Et c'est désormais une crise financière qui s'annonce... (Sur le second tour) On ne donne aucune consigne de vote. Toutes les listes du second tour ont été au gouvernement à un moment donné, il n'y a donc aucune confiance à leur faire. Notre place correspond aux idées que l'on défend. On n'est pas démoralisé, on est des militants. »

Manon Labaye (Nouveau Parti Anticapitaliste), septième du premier tour à Poitiers, avec 2,94% : « On fait quasiment 3%, c'est un score auquel on s'attendait. Ce n'est pas une grosse surprise du fait de la division des gauches, mais ce n'est pas un score ridicule pour une liste à contre-courant de la société. On constate aussi que le Rassemblement national est très bas, c'est une très bonne chose qu'il recule à Poitiers. Nous avons même eu la bonne surprise d'être devant leur liste dans certains bureaux de vote. Nous avons mené une campagne dynamique, où nous avons eu pas mal de bons retours. Cela nous encourage à continuer de militer sur le terrain au sein d'associations, de collectifs autour de l'écologie, du droit des femmes, etc. Il y a aussi un contexte particulier... On a une pensée pour le personnel hospitalier, en espérant qu'il bénéficie des moyens financiers nécessaires. (Sur le second tour) On va sûrement appeler à voter à la gauche d'Alain Claeys, mais on n'a pas encore tranché. »

Gérald Blanchard (Buxerolles naturellement), deuxième du premier tour à Buxerolles, avec 42,29% : « Je suis partagé. Il y a eu beaucoup d'abstention et je suis très inquiet de la situation sanitaire qui ne cesse de se dégrader. Beaucoup de personnes souffrent, c'est difficile, une élection très particulière à vivre... Sur le résultat (42,29% des suffrages), je suis assez satisfait car seules 57 voix nous séparent de la liste de Ludovic Devergne. En 2014, la majorité l'avait emporté dès le premier tour. Cela montre que tout est encore jouable et que les Buxerollois ont envie de changement. Il n'y a pas d'euphorie, je reste concentré sur ce que nous avons à faire. (Sur le second tour). C'est la liste qui va mobiliser le plus qui l'emportera. Mais comment ? On ne peut plus faire de réunions publiques, le porte à porte devient extrêmement compliqué et n'est pas très responsable... On est dans le flou total, sans être certain que ce second tour aura bien lieu. C'est assez frustrant de faire campagne dans ces conditions. On va essayer de convaincre sur notre projet. »

Arnaud Fage (Rassemblement national), troisième du premier tour à Buxerolles, avec 7,60% : « Ce résultat est une vraie déception, car nous étions très mobilisés tout du long de la campagne. On pâtit de la situation sanitaire, qui a retenu notre électorat pourtant fidèle. Marine Le Pen avait demandé le report des élections municipales mais elle n'a pas été entendue. Demain, on va surtout se poser la question de la sincérité du vote. La faute revient à MM. Larcher et Fabius. Ce soir, on espérait se qualifier, être plus proche du duo de tête. (Sur le second tour) Je laisse libre choix à nos électeurs de voter pour le candidat qu'ils veulent. On ne donne pas plus de consignes dans les autres villes où nous avions une liste. »

Ludovic Devergne (Buxerolles ma ville), arrivé en tête à Buxerolles : "On arrive en tête, c'est une bonne chose malgré quatre listes en compétition. Une partie de notre électorat n'est pas venue voter aujourd'hui à cause du fameux virus et peut-être que nos opposants se sont un peu plus mobilisés. Malgré tout, nous sommes en tête. Nous avons fait une campagne propre, sans boule puante. Nous avons dit qui était dans cette équipe divers gauche avec les écologistes, le centre et tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs humanistes. Je suis globalement satisfait de ce résultat et je pense que le second tour n'aura pas lieu. Les assesseurs ont pris des risques, cette élection aurait dû être décalée. Dans tous les cas, une décision devra être prise très rapidement, même avant demain midi."

Guy Gévaudan (Montmorillon avec vous), élu maire de Montmorillon avec 66,29% : "C'est un très beau résultat qui nous légitimise par rapport à nos partenaires, à la population. Cela montre que la ville est derrière nous et c'est un atout supplémentaire pour faire avancer nos projets."

Jérôme Neveux, réélu maire de Jaunay-Marigny avec 63,19% : "Les habitants ne sont pas dupes, ils ont reconnu le travail réalisé ces six dernières années et ont jugé la campagne sincère et de proximité. C'est une vraie reconnaissance du travail fait. J'ai toujours été confiant. Les habitants préfèrent le terrain des idées. C'était la première élection de la commune nouvelle, le premier scrutin donc cela n'a rien d'anodin."

Léonore Moncond'Huy (Poitiers collectif), deuxième du premier tour à Poitiers avec 23,86% : "Le gouvernement a fait le choix de maintenir cette élection mais cette abstention historique sur Poitiers démontre l'inquiétude légitime des citoyens. On remercie toutes celles et ceux qui ont fait l'effort de se déplacer dans ce contexte anxiogène ainsi que les équipes municipales, les assesseurs qui ont permis la mise en œuvre de cet exercice démocratique avec une pensée pour le service public de santé, les acteurs économiques et culturels. Notre résultat témoigne du fait que la dynamique qu'on représente est en mesure de remporter la mairie de Poitiers, que ce soit dans sept jours ou dans six mois puisqu'on attend toujours un éventuel report du second tour. Depuis le début, on consacre beaucoup d'énergie au rassemblement pour Poitiers. Nous sommes soutenus par six organisations politiques et ce score montre que nous devons poursuivre. L'identité de Poitiers passe par un projet écologiste, de gauche, qui renouvelle profondément les pratiques démocratiques. Chaque chose en son temps, nous avons décidé de suspendre toutes nos actions de campagne de terrain. Sur les réseaux sociaux, nous allons organiser un premier live dès demain soir pour décider du scénario de second tour et d'autres par la suite sur le programme. Les personnes pourront poser des questions en direct. Par ailleurs, nous mettrons notre force militante au service d'associations. On lancera demain une plateforme de mise en relation des personnes isolées qui auraient besoin d'aide, pour faire des courses par exemple, et nos bénévoles. On reste sur le terrain mais plus pour la campagne  : pour contribuer à la solidarité en cette période de crise."

Anthony Brottier, troisième du premier tour à Poitiers, avec 18,37% des voix : « Mon sentiment immédiat est que ce résultat remet en cause la fiabilité des sondages. Aussi, je tiens d'abord à remercier les équipes des bureaux de vote qui ont joué le jeu, ainsi que les électeurs qui se sont déplacés, en dépit du contexte. La première chose qui ressort de ce premier tour, c'est qu'il y a aujourd'hui de véritables alternatives à Alain Claeys à Poitiers. On le voit à notre score, mais aussi à ceux de Poitiers Collectif (23,90%) et d'Osons 2020 (9,91%). Nous avons probablement le meilleur taux d'une liste LREM en Nouvelle-Aquitaine et parmi les meilleurs au national. Nous avons su dépasser le mouvement qui est le nôtre, nous sommes donc plutôt contents ce soir. (…) Être dans le parti majoritaire n'a pas été facile mais, dans un contexte de contestation sociale, nous réalisons un score exceptionnel. On a su faire un travail de recentrage sur le local, ce que les Poitevins ont perçu. (Sur le second tour) Tout reste ouvert. Quoi qu'il arrive, les choses vont être fondamentalement différentes. Nous avons déjà réfléchi à un autre mode de campagne, qui se tournera essentiellement vers les réseaux sociaux. Le contexte sanitaire le mérite. Nous sommes suspendus aux décisions du gouvernement. »

Jean-Pierre Abelin, réélu maire de Châtellerault avec 50,27% : "Nous sommes très heureux car nous n'avions pas prévu un tel résultat avec sept listes. C'est une reconnaissance du travail qui a été fait pendant tout le mandat, pour moderniser la ville et trouver des solutions sur les plans de la sécurité et de l'économie. Deux choses supplémentaires ont également joué : notre liste rassemble des personnes qui ont des points de vue différents et c'est une équipe solide, ce qui est important car nous allons vivre des moments difficiles ces prochaines semaines mais nous avons la volonté de nous battre. L'abstention est certes très élevée, à cause du Coronavirus mais peut-être aussi parce qu'il n'y a pas eu entre les listes en présence de vrai débat qui intéresse la population. Nous avons voulu le lancer sur l'avenir mais nous avions en face des personnes qui ne connaissent pas bien la ville. De plus, la division de la gauche a sans doute été mal vécue par un certain nombre d'électeurs de Châtellerault."

David Simon (Une nouvelle dynamique pour Châtellerault) 8,24% des suffrages à Châtellerault :  “Le contexte est compliqué avec le Covid-19, mais personne n'a su mobiliser sur son projet, et ce malgré de bonnes conditions d'organisation. Même Jean-Pierre Abelin rassemble 16% des inscrits ce qui, après un deuxième mandat, est un échec. Sans doute le fait qu'il y ait deux listes à gauche nous a-t-il grappillé des voix. Nous sommes aussi partis tardivement, nous avons été les derniers à entrer en campagne. Or nous avions un déficit de notoriété, il était donc plus difficile de convaincre. Reste qu'il est difficile de mobiliser à Châtellerault, où le taux d'abstention est toujours élevé. Il y a comme une forme de résignation des Châtelleraudais sur laquelle il faudra travailler dans les années qui viennent. Car Châtellerault a un fort potentiel et mérite mieux que de rester la belle endormie."

Patrice Villeret (Faire entendre le camp des travailleurs) 3,11% des suffrages à Châtellerault : "Notre résultat correspondant à celui de 2014 (ndlr, 4,83%), voire même est en progression si l'on considère qu'il y avait aujourd'hui presque le double de listes. David Simon s'est fait ratatiner car il est associé à LREM et au gouvernement et cela a bénéficié au maire sortant, dont la liste est sans étiquette, ce qui est bien pratique... La gauche aussi était très morcelée, avec des listes compatibles comme celles de Françoise Méry et Didier Simonet. Personnellement, je suis allé dans les trois bureaux de vote d'Ozon où il y a eu 21, 22 et 23% de votants. Les électeurs de droite se sont déplacés mais les quartiers populaires se sont massivement abstenus. Le Coronavirus n'explique pas tout. Les classes populaires sont dégoutées, elles n'ont pas d'illusion sur les élections municipales, elles savent que cela ne va pas changer leur sort. On se retrouvera dans la rue."

Françoise Méry (Ma ville, solidaire et écologique), deuxième à Châtellerault avec 15,64% des suffrages : "Il y a un gros problème démocratique, avec une abstention inquiétante. Certes il y a l'effet Coronavirus... Mais on n'arrive pas à mobiliser les jeunes ! Nous sommes loin de notre objectif mais ravis malgré tout d'être en deuxième position."

Marion Latus (Rassembler Châtellerault), 9,82%  des suffrages à Châtellerault : "Ces élections étaient difficiles, avec sept listes sur Châtellerault et, la veille du scrution, l'annonce de mesures de confinement. Tout cela a modifié le comportement des électeurs. Le taux d'absention est énorme, voire record. Certaines classes se sont abstenues, or l'électorat du Rassemblement national se trouve dans les classes ouvrière et moyenne qui ne sont pas allées voter. On fait 9,82%. Je devrais donc siéger au conseil municipal, ce qui est déjà une petite victoire."

 

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