Les  sports de combat se serrent la ceinture

Sports de contact par excellence, les arts martiaux et les différentes formes de boxe subissent de plein fouet la crise sanitaire. Protocole strict, baisse des effectifs, cours parfois réaménagés... Dans l’agglo poitevine, les conséquences sont nombreuses.

Steve Henot

Le7.info

Le geste est désormais intégré dans tous les dojos. Depuis la rentrée, le tatami est désinfecté entre chaque cours et les élèves, eux, se nettoient systématiquement les mains et les pieds avant de monter dessus. C’est l’une des nombreuses mesures imposées par le protocole des fédérations d’arts martiaux et de boxe, dans le contexte de crise sanitaire.

« Tout le monde respecte les gestes barrières », observe Denis Xavier. Le directeur technique du Stade poitevin judo assure tous ses cours, masque sur le visage. Celui-ci ne s’impose pas aux élèves. En apparence, les judokas font cours comme avant. « On fait moins de travail au sol, un peu plus en individuel, dans le vide, sans trop de contact. » Pas si évident pour ce sport d’opposition... C’est pourquoi les changements de partenaires sont réduits autant que possible. Les différentes formes de boxe partagent les mêmes contraintes. « Quand on peut, on privilégie le sac de frappe et chaque personne vient avec son propre matériel, précise François Daviet, le directeur technique du DKPBC, club basé à Migné-Auxances. On essaie de faire moins appel aux sparring-partners mais on ne peut pas non plus les supprimer. »

Une baisse des adhésions

Le karaté, lui, est un peu mieux loti. «  Il y a tout un travail d’étude qui peut être fait seul, notamment la révision des katas, indique Michel Bezot. On a de la chance de ce côté-là. » Le président du Stade poitevin karaté reconnaît toutefois que faire remplir les fiches d’inscription à chaque cours « est un peu lourd ». Avec la désinfection des tapis en plus, « on peut perdre jusqu’à un quart d’heure », se désole François Daviet. Les clubs d’arts martiaux, qui se partagent plusieurs salles dans l’agglomération poitevine, ont parfois été contraints de réaménager leurs horaires pour respecter le protocole. Comme à la Ganterie, entre l’aïkido et le judo. « Le plus compliqué reste la circulation dans les dojos qui, souvent, ne sont pas adaptés à cette contrainte », déplore Sandrine Marchand. 


La nouvelle présidente du Stade poitevin judo constate aussi un recul des adhésions sur cette rentrée sportive. « On compte environ 200 licenciés, alors que nous en avions 340 à la fin de l’année dernière. » Même constat au DKPBC qui affiche un recul d’environ 15% des adhésions en boxe. Le karaté serait, là encore, moins affecté. Malgré le soutien des collectivités, qui équipent les clubs en gels et masques, la donnée n’est pas neutre et pourrait peser sur les trésoreries d’ici la fin de l’année. « Dans les compétitions de boxe, il faut du matériel homologué, explique François Daviet. Comme il n’est plus fourni sur place, les clubs doivent investir. » Ou ne plus faire de compétition... Des tournois de boxe continuent d’être annulés, dans les régions les plus touchées par le coronavirus, tandis que les compétitions d’arts martiaux reprennent progressivement, avec un protocole strict. Il faut sans cesse s’adapter. « On est très sollicité par les licenciés, qui s’interrogent, et les collectivités, qui veillent au respect des protocoles, confie l’éducateur du DKPBC. C’est pesant et stressant, on a hâte que ce soit fini. Heureusement, nous sommes des passionnés. » 


 

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