Abdou Mbaye : « On joue vraiment au basket depuis janvier »

En difficulté depuis le début de la saison, Aboulaye Mbaye (1,89m, 32 ans) retrouve des couleurs depuis quelques semaines. Il a été décisif à Antibes et ne compte pas s’arrêter là, même s’il se méfie beaucoup de Paris, le visiteur du samedi soir à Saint-Eloi.

Arnault Varanne

Le7.info

Abdou, vous avez mis 11pts et surtout le panier qui a permis au PB de prendre ses distances à Antibes. Vous l’avez savourée cette victoire sur un plan individuel et collectif ? 
« Le travail paie. Malgré tout ce qui se dit, on bosse pour être performants. Les gens ne sont pas là à l’entraînement. Maintenant, cette victoire à Antibes fait du bien mais il restera encore vingt-cinq matchs après Paris. C’est comme si on était en octobre ou novembre. »

L'équipe a mené de dix-neuf points avant de se faire une belle frayeur. L’auriez-vous remporté ce match il y a un mois ? 
« Il y a un mois, on n’aurait pas été dans le match tout court. Notre mentalité a évolué, les gars ont plus confiance en eux. »

L’arrivée d’un nouveau staff et de deux joueurs a semble-t-il agi comme un déclic. Qu’est-ce qui a changé au fond ? 
« On a remis les choses à plat par rapport à ce que le coach voulait. Andy a observé la situation de l’extérieur. Il a imprimé sa philosophie et tente de nous l’inculquer le plus possible. C’est comme si nous débutions une nouvelle saison. Avec le rythme actuel, on peut travailler sereinement et on gagne en confiance. La défense ? C’est comme cela qu’on remporte des matchs, quel que soit le niveau. C’est encore loin d’être parfait, dès qu’on n’est pas dans les clous on est sanctionnés direct, comme face à Souffel. Mais au moins, on sait comment gagner maintenant. »

Qu’est-ce qu’apporte Jamar Abrams au quotidien et dans les moments chauds ? 
« De la sérénité. Il est arrivé avec un état d’esprit frais par rapport à la situation. Il nous apporte aussi une vraie dimension athlétique sur l’aile, alors que Kevin a été repositionné en 4. Il un a un très bon « fit » basket. »

Et Mathis Keita ? 
« C’est un vrai meneur de jeu, grand par la taille et qui connaît bien la division. Il amène aussi une certaine fraîcheur et de la rigueur, tout en étant complémentaire d’Akeem. On en avait besoin. L’équipe est beaucoup moins bancale. Il faut maintenant que chacun trouve son rôle et soit efficace. Mais tout le monde est dans un bon état d’esprit. »

Vous avez traversé la première partie de saison comme une ombre. Ça va mieux, à quoi l’attribuez-vous ? 
« J’ai pris du retard pendant la préparation avec deux pépins physiques. Et puis on n’a aussi joué que quatre matchs jusqu’à fin décembre. Moi, j’ai besoin d’un collectif pour m’y retrouver. Je ne peux pas m’exprimer en dehors de ce cadre. On joue vraiment au basket depuis janvier, je pense que tout le monde l’a vu. Le fait de repartir de zéro avec le staff a été bénéfique. Par rapport à la saison passée, j’étais quand même le deuxième marqueur de l’équipe  (10,2pts/match) derrière JR Reynolds. Je sais que les critiques font partie du business. Mais il faut de temps en temps remettre les choses en perspective. » 

Comment appréhendez-vous la réception de Paris ? 
« Ce sera un match compliqué, Paris est une équipe très athlétique comme Antibes. Il y a deux-trois joueurs de très haut niveau comme Sleva, Nobel (Boungou-Colo) ou Amary Sy qui a un CV long comme le bras. Derrière, beaucoup de jeunes sont très talentueux, je pense notamment à Kamagaté. Il faudra contenir leur impact physique et les tenir à moins de 70 points. Après, on est au tout début de l’histoire de cette équipe. Il faut que les gens soient conscients qu’il va y avoir des hauts et des bas, forcément. »

Le PB monte en puissance, alors que la saison va connaître un nouveau coup d’arrêt(*). Qu’est-ce que cela vous inspire ? 
« J’espère qu’on aura au moins un peu de visibilité, qu’on saura ce qu’il va se passer, avec un planning jusqu’à la fin de la saison. Tu ne prépares pas de la même façon si tu joues une fois tous les quinze jours ou deux fois par semaine. »

(*)Une nouvelle assemblée générale des clubs de la LNB est programmée le 22 février. 


 

Andy Thornton-Jones se méfie de Paris 
Le nouvel entraîneur du PB86 prend très au sérieux cette équipe de Paris, qui vient de s’imposer à Evreux (79-72), alors qu’elle était privée de Gauthier Denis, Juhann Begarin et de Kevin Franceschi en cours de match. « Cette équipe a gardé un gros noyau dur de l’an dernier et travaille dans la continuité avec un mélange d’expérience et de jeunesse », devise le technicien poitevin. Il appelle ses joueurs à être « agressifs défensivement » et à limiter les qualités des Franciliens « sur le jeu rapide ». Plus lanterne rouge depuis sa victoire à Antibes -c’est Gries-Oberhoffen-, le PB86 a l’opportunité d’enchaîner un deuxième succès consécutif en championnat; Ce qui ne lui est plus arrivé depuis 624 jours. 

4e journée de Pro B, Poitiers Basket 86 (2v-6d) vs Paris Basket (4v-3d), samedi 6 février, 20h à la salle Jean-Pierre-Garnier. Arbitrage de MM. Collin, Landy et Carboni. Match à suivre à partir de 19h45 sur lnb.tv.

DR Jordan Bonneau

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