Comment l’industrie se diversifie

La Semaine de l’industrie s’est déroulée du 22 au 26 novembre. Si le secteur est toujours en quête de talents, ses entreprises tentent de jouer la carte de la diversité pour affronter les crises. A l’image de Domalys, la florissante PME de Fontaine-le-Comte.

Arnault Varanne

Le7.info

« Ici, on a des cerveaux pragmatiques et des mains habiles, même si on n’est pas une capitale. » Adrien Achard a le sens de la formule et l’amour du Châtelleraudais. Le chef de projet de la Région est précisément chargé de mener à bien le Contrat néo-aquitain de développement de l’emploi sur le territoire (Cadet), censé dynamiser l’emploi et accompagner les transformations. L’autre mardi, en plein cœur du Théâtre Blossac de Châtellerault, le chargé de mission n’a pas caché que bénéficier de surspécialités -en l’occurrence l’automobile, l’aéronautique et l’industrie métallurgique- pouvait avoir des avantages et de gros inconvénients en cas de crise sévère. D’où l’idée de faire témoigner des entreprises de la Vienne qui ont su se diversifier, se réinventer. 

Que serait aujourd’hui Metaleo, à L’Isle-Jourdain, sans Domalys, spécialiste de l’équipement des maisons de retraite, 
25 collaborateurs et 3M€ de chiffre d’affaires ? « A l’origine, Metaleo fabrique des accessoires pour citernes de gaz, rappelle Arnaud Brillaud, fondateur et dirigeant de Domalys. C’est un marché de niche avec quatre-cinq clients principaux et zéro marge de manœuvre. Il fallait trouver autre chose. » Alors le dirigeant et ses équipes se sont réinventés à force de réflexions transversales. « Nous étions capables de faire des pièces en série, d’associer du métal, du plastique et du bois... Restait à trouver un marché porteur en sortant de nos frontières. »

« Ne pas se donner 
de limites »

Ainsi est née Domalys 
(cf. n°497), de cette intuition que le marché de la silver économie avait besoin de nouveautés, de matériels à la fois esthétiques et pratiques. « Je suis allé deux semaines en stage dans un Ehpad et j’ai passé mon temps à écouter », ajoute l’ingénieur de formation. Jusqu’à proposer la table Oxalys, premier best-seller de la TPE fontenoise. « On nous a dit 
« c’est génial, vous avez pensé à tout » ! En réalité, nous avons répondu à un besoin. » Même démarche dans l’émergence de la lampe intelligente Aladin, capable de réduire les risques de chute des personnes âgées, à domicile ou en établissement. Le produit a reçu un prix spécial lors du Consumer electonic show de Las Vegas et a ouvert à l’entreprise les portes du marché américain.

Arnaud Brillaud connaît donc le sujet de la diversification sur le bout des doigts. Et s’autorise à donner quelques conseils aux dirigeants qui cheminent. « Il ne faut pas se donner de limites et, surtout, solliciter toutes les aides possibles ! » En 2020, Domalys a injecté 4,5M€ d’argent 
« frais » dans son capital, notamment grâce à un investisseur privé. Objectif : développer l’export. Direction le Japon. Loin du Châtelleraudais !

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