Le lait de jument dans la peau

Installée depuis six ans à Moussac, Virginie Beloy a mêlé sa passion des chevaux et sa conscience écologique pour créer Laits crins de nature, une marque de cosmétiques à base de produits naturels, parmi lesquels du lait de jument.

Claire Brugier

Le7.info

Pendant deux ans, Virginie Beloy a tâtonné, testé les textures, les proportions, les formes… Dans un mobil home transformé en laboratoire, elle a doucement apprivoisé l’art de la savonnerie. La jeune femme originaire de la région parisienne, installée à Moussac depuis six ans, ne voulait pas arriver sur le(s) marché(s) les mains vides. Au fil des mois, elle a donc élaboré une gamme de dix-huit cosmétiques naturels(*). Signe particulier : le lait de jument entre dans la composition d’un tiers des savons et baumes commercialisés sous la marque Laits crins de nature. On trouve dans les autres des invendus de fruits et légumes, du miel, de la cire d’abeille ou de la propolis. Voilà ce qui arrive quand une ancienne cavalière-soigneuse issue du spectacle équestre rencontre un maraîcher-apiculteur !

« Quand ma fille est née, je me suis intéressée à la naturopathie, j’ai commencé à faire des savons avec des plantes et mon lait. J’avais aussi un rêve d’enfant : élever des chevaux. Mais on sait qu’on n’en vit pas. J’ai donc eu l’idée de lier le tout, de créer une émulsion », raconte la passionnée. En juillet dernier, elle a ouvert l’Elevage de l’Utopie, en octobre la savonnerie.

« Je trais en liberté 
et à la main »

De sa vie d’avant, Virginie a ramené Black Pearl, un Mérens qui « vit sa meilleure vie à la retraite », au milieu d’autres chevaux de la même race et 
de quelques « chevaux de couleurs » (Paint Horse, Irish Cob). Dix au total. « Le Mérens est une race rustique et polyvalente, menacée aussi, que l’on n’a pas besoin de surnourrir pour qu’elle produise du lait. Je trais en liberté et à la main. J’ai pris le parti de ne pas séparer la pouliche de sa mère. Elle prend une mamelle et moi l’autre ! »

Pour éviter la dégradation du lait au contact de la soude lors de la saponification, celui-ci est congelé. Les cosmétiques en contiennent environ 20%. 
« Le lait de jument est particulièrement riche en acides gras et acides aminés, en omégas 
3 et 6, en vitamines C et A. Ses vertus sont reconnues depuis l’Antiquité. » La légende ne veut-elle pas que Cléopâtre ait pris des bains au lait d’ânesse ? 
« Il stimulerait la production de collagène et le renouvellement cellulaire, il serait cicatrisant, apaisant, purifiant »,
énumère Virginie qui a volontairement imaginé « des savons très dessinés et décorés ». 
Hormis une pharmacie et quelques magasins de producteurs, ils sont en vente directe sur les marchés (Chauvigny et Lussac-les-Châteaux, foire des Hérolles), potentiellement à domicile, et cet été sur les événements équestres et médiévaux.

(*)Validés par un toxicologue

Plus d’infos sur laitscrinsdenature.fr.

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