« Poitiers n’est pas une équipe de Nationale 1 »

A 25 ans, le nouvel intérieur (2,18m) du Poitiers Basket 86 reprend le fil d’une carrière qui a failli s’arrêter prématurément. Après Tarbes-Lourdes, Jonathan Jeanne veut se montrer sous ses nouvelles couleurs.

Arnault Varanne

Le7.info

Quelles sont vos premières impressions après dix jours à Poitiers, un club que vous découvrez ? 
« Poitiers est une très belle ville ! Après, concernant l’équipe, les gars m’ont bien accueilli. Je me suis vite senti à la maison. J’ai toujours entendu parler du PB86 dans le monde du basket mais je ne m’étais jamais imaginé signer. »

Vous avez été beaucoup sollicité, par Tours notamment, après une belle deuxième partie de saison avec Tarbes-Lourdes. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance ? 
« J’ai effectivement eu beaucoup de propositions en Pro B et Nationale 1, mais Poitiers m’a montré beaucoup d’intérêt sur le plan basket et extrabasket. Je connais Andy depuis 2016 (Il se sont côtoyés en équipe de France U17, ndlr), c’est quelque chose qui a compté. Je voulais un coach qui a confiance en moi et une vision pour la suite de ma carrière. »

Qu’attendez-vous de cette saison à titres individuel et collectif ? 
« Je veux continuer à progresser sur le plan technique et physique je ne me considère pas comme un produit fini ! Au niveau collectif, je crois que Poitiers n’est vraiment pas une équipe de Nationale 1. Il y a tout ici pour monter en Pro B, j’aimerais construire ça avec eux. » 

Dans quel registre votre coach vous attend le plus ? 
« De la dissuasion sur le plan défensif, d’abord, de l’activité. Offensivement, je peux apporter des shoots extérieurs, ce qui est un atout. Il faut que je sois présent dans le jeu aérien, sur le pick’n’roll avec les meneurs... Dans le basket moderne, les grands doivent être capables de shooter, de courir, de dribbler. Des joueurs comme Pau Gasol ou Giannis sont des références pour moi. »

Vous avez failli arrêter le basket après qu’on a vous a détecté en 2017 un syndrome de Marfan. Vous vous étiez même déclaré candidat à la Draft NBA. Que s’est-il passé ensuite ? 
« J’ai eu la chance de pouvoir rejouer un an après, d’abord en deuxième division espagnole (Prat) puis au Danemark (Cimbria) avant de revenir à Tarbes en début de saison dernière. J’ai été confronté à des choses dures de la vie à un très jeune âge, ça m’a permis de gagner en maturité. Aujourd’hui, je peux voir le bout du tunnel par la grâce de Dieu. »

CV express
Jonathan Jeanne est né en Guadeloupe le 3 juillet 1997, où il a fait ses classes au Creps Antilles-Guyane, avant d'atterrir à l'Insep. A la sortie de la pépinière du basket français, l'intérieur a signé au Mans, où il est resté quatre saisons en post-formation. Davantage responsabilisé à Nancy, il a dû interrompre sa carrière pendant un an, puis s'est relancé en 2e division espagnole après avoir obtenu l'autorisation d'évoluer à haut niveau. Ses deux saisons suivantes au Danemark (17pts, 9,3rbds, 2,5pds à Cimbria) ont ramené la lumière sur lui, d'où son retour en France. 

Le chiffre
1,7. Soit, en million d'euros, le budget du PB86 pour la saison 2022-2023, soit une baisse de 150 000€ par rapport à l'exercice précédent. Comme redouté, les collectivités (Région, Département, Poitiers et Grand Poitiers) ont réduit la voilure. 

Face aux Sables samedi 
Dix jours après avoir repris le chemin de l’entraînement, avec un effectif au complet, Andy Thornton-Jones et ses joueurs disputeront un premier match amical, ce samedi, face aux Sables Vendée, à Châtellerault (18h, 5€). Seul Bali Coulibaly, parti rejoindre la sélection ivoirienne, manquera à l’appel. Ce premier galop d’essai sera suivi d’un match à Tours samedi 3 septembre (18h), puis de la réception de ces mêmes Tourangeaux vendredi 9 septembre, à Saint-Eloi (20h). Place ensuite au premier match officiel à Tarbes-Lourdes le 20 septembre, en 64e de finale de Coupe de France. Un long déplacement dont se serait bien passé le coach du Poitiers Basket 86. Début du championnat le 26 septembre au Pôle France et première réception de gala à l’Arena Futuroscope samedi 1er octobre. Le visiteur du soir ? Chartres.

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