Cherchez la p'tite bête : le petit brun

La chronique dédiée à l’entomologie revient cette saison dans nos colonnes, elle vous est offerte par Olivier Pouvreau.

Le7.info

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Parmi les insectes qui animent le spectacle de la nature, il en existe un dont la scène de théâtre est principalement le milieu urbain. Comme d’habitude avec les bestioles à six pattes, il faut faire montre d’un peu d’attention pour le voir. Pour ce faire, promenons-nous un jour de fin août et approchons-nous d’un pied de pélargonium, vous savez, ces géraniums ornementaux qu’on place souvent sur le rebord des fenêtres et les balcons. Pourquoi un pélargonium ? Parce que cette plante nourrit les petits de notre bête mystérieuse… Tenez, la voilà justement qui se pointe : un papillon de petit gabarit qui vole en sautillant. On l’observe virevoltant autour des fleurs puis longuement posé sur une feuille. Regardons mieux :
il est du genre élégant avec son revers d’aile marbrée rehaussée d’une petite queue. En inspectant finement les feuilles et les boutons floraux du pélargonium, on peut même apercevoir ses œufs et ses chenilles… On le nomme « Brun des pélargoniums » (Cacyreus marshalli), un papillon provenant d’Afrique du Sud, arrivé en France en 1997 via l’importation des pélargoniums vendus dans nos jardineries. D’ailleurs, n’ayez crainte pour vos jardinières, ses dégâts sont négligeables et ne tuent pas les plants touchés. Tout ceci donne au petit brun une figure d’opportuniste et d’adapté au monde urbanisé puisque les pélargoniums sont courants dans nos cités. En biologie, cette familiarité avec les milieux anthropisés a un nom : la synanthropie. Autant dire que contrairement à nombre de ses cousins ailés, le petit brun a sans doute de beaux jours devant lui...

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