Les pompistes sur la réserve

Le quotidien des pompistes de la Vienne est loin d’être simple depuis un mois. La ristourne de TotalEnergies conjuguée à la grève dans les raffineries compliquent leur tâche.

Arnault Varanne

Le7.info

« Non, non, on ne veut pas vous parler ! Depuis un reportage de TF1 la semaine dernière, Total ne nous a pas livrés mercredi et vendredi, alors on ne répondra pas à vos questions. » A cran les pompistes du réseau TotalEnergies ? Un peu, beaucoup a priori. « L’affaire » du remplissage illégal de cuves -800 litres stockés dans un camion de location par une entreprise du BTP- a fait grand bruit, jusqu’à ce reportage sur la première chaîne. « On n’a pas le droit de vous parler, renchérit une autre pompiste poitevine du groupe. Mais je peux vous donner les coordonnées du service de presse... »

« Les gens comprennent la situation »

« Vivement que ça se termine et que je retrouve mes clients !, soupire la salariée d’une station châtelleraudaise. La situation est vraiment pénible. » A l’affluence record constatée en septembre, après que le groupe pétrolier a consenti une remise pendant deux mois -50 centimes en tout-, s’ajoutent désormais les conséquences des grèves dans les raffineries. Si les stations poitevines sont ravitaillées par le dépôt de La Rochelle, celles du Nord-Vienne font venir 
l’or noir de Saint-Pierre-des-Corps. « Nous n’avons pas été livrés depuis vendredi et on n’a aucune date d’annoncée », témoigne Enzo Ménard, salariée de la station TotalEnergies de l’entrée de Châtellerault. Seuls les véhicules d’urgence (ambulanciers, pompiers, policiers...) sont prioritaires. « Les gens comprennent la situation et ne nous en veulent pas à nous », 
développe le salarié, qui vit une situation inédite avec son collègue. Presque au chômage technique. Un sacré contraste avec l’euphorie de la rentrée.

Même s’ils doivent gérer la pénurie, les pompistes de la Vienne ne sont pas confrontés aux mêmes incivilités que leurs collègues du nord de la France ou de l’Ile-de-France. « A part un client qui s’est énervé contre un véhicule prioritaire, rien à signaler, admet Enzo Ménard. Manque de chance, c’était une voiture de police ! » Il faut dire qu’il ne reste plus que quelques stations en rupture partielle, moins que la semaine dernière où aucune mesure de réquisition n’avait toutefois été nécessaire. La préfecture appelait alors au civisme et à la responsabilité de chacun, préconisant un comportement citoyen pour assurer la satisfaction des besoins de tous. Sur le volet touristique, le Futuroscope a connu quelques journées plus creuses faute de carburant pour ses clients éloignés, mais là aussi pas de quoi gâcher ses prévisions de fréquentation pendant les vacances de la Toussaint. Le retour à la normale est donc en cours, les pompistes vont pouvoir souffler.

À lire aussi ...