Le pâtissier vu sur Insta

A 29 ans, Dimitri Béchez enseigne la pâtisserie au Campus des métiers de Poitiers. Aussi gourmand que talentueux, il partage ses recettes sur son compte Instagram qui affiche plus de 153 000 abonnés.

Romain Mudrak

Le7.info

Les outils numériques font peu à peu leur entrée dans l’univers de la pâtisserie. Dimitri Béchez en sait quelque chose. Au Campus des métiers de Saint-Benoît, il est l’un des profs qui utilise le plus le plotter de découpe. 
« J’aime varier les formes de mes réalisations. A partir d’images vectorielles, j’imprime et je découpe des pochoirs dont je me sers ensuite pour créer des décors. » 
Le jeune homme pousse maintenant pour que l’établissement investisse dans une imprimante 3D. Un moyen de concevoir des emporte-pièces et des moules très originaux. « Ce n’est pas au programme, mais si un apprenti se passionne pour le sujet, c’est un complément intéressant et il peut vraiment s’amuser. »

A 29 ans, Dimitri Béchez n’a pas raté le virage du numérique. Et au savoir-faire, il ajoute le faire-savoir. Son compte Instagram affiche plus de 153 000 abonnés. Son secret ? Des photos magnifiques de pâtisseries appétissantes, mais surtout des recettes détaillées en quatre langues, accompagnées de vidéos de qualité professionnelle. Pour l’anecdote, les premières ont été tournées dans la cuisine rudimentaire de son petit appartement de Saint-Eloi, à Poitiers, avant qu’il ne se décide à déménager. Et puis il y a une semaine, l’expert a posté son premier conseil technique afin de répondre à une question posée par sa communauté. « Ces publications sont un moyen de valoriser mon travail et la pâtisserie en général. Je m’achète aussi une crédibilité auprès de mes apprentis. »

L’esprit créatif

Aujourd’hui, les cuisiniers ne sont plus les seules stars des réseaux sociaux ! Amaury Guichon ou Cédric Grolet comptent des millions d’abonnés. Mais ce succès repose sur beaucoup de travail. Dimitri Béchez a accumulé des heures de tests pour accorder les saveurs. Les mousses et les infusions de fleurs sont ses spécialités. Il a tout répertorié méthodiquement. « Il faut être carré dans la pâtisserie ! » Formé pendant cinq ans, du CAP au brevet de maîtrise, en alternance entre le CFA de Chantejeau et la Grange à pain en centre-ville -« un excellent endroit où on faisait tout nous-mêmes »-,
il a ensuite enchaîné plusieurs expériences. L’une, comme enseignant dans une école chinoise, ne s’est pas passée comme prévu. 
« Je devais habiter Shanghai et rencontrer de grands chefs mais il y a eu beaucoup de mensonges. » Toutefois, Dimitri en est ressorti grandi : « J’ai créé près de deux cents recettes en huit mois avec un niveau d’exigence très élevé. » Au fil des années, il a développé une maîtrise du geste, un côté minutieux, l’esprit créatif et une certaine gourmandise. Sans oublier la chimie des ingrédients qu’on n’associe pas au hasard. Dimitri a ajouté à cela l’envie de transmettre. « J’aime voir que les apprentis progressent grâce à mes conseils. » Il sera présent ce week-end au Salon de la gastronomie pour parler de sa passion avec le public.

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