Au club, c’est le point de vigilance du moment. Face à l’inflation des coûts de l’énergie, la communauté urbaine de Grand Poitiers a décidé de diminuer la température de toutes ses piscines, pour faire baisser sa facture. D’un degré jusque-là (27°C), mais pour combien de temps encore ? « On ne veut pas en arriver au point de Rennes où elle a été baissée à 24°C, c’est une aberration. On ne pourra pas nager dans ces conditions », souligne Marc Brishoual, quelques heures avant une réunion avec les collectivités.
En cas de nouvel abaissement de la température des bassins, le directeur technique du Stade poitevin natation craint un impact sur l’apprentissage de la natation (300 enfants) et sur la saison des jeunes se destinant au haut niveau. D’autant plus au sortir d’exercices déjà compliqués par les travaux à la Ganterie et, surtout, la crise sanitaire. « On a perdu pas mal d’ados qui sont passés à autre chose, se sont consacrés à leurs études. On en constate les séquelles aujourd’hui, avec un creux générationnel en nombre et en qualité. » Une nouvelle qui tomberait mal, alors que le club a rencontré un bel « engouement » à l’ouverture des inscriptions en juin (1 200 adhérents).
Malgré tout, le Stade poitevin natation a obtenu des résultats probants ces derniers mois. Notamment en envoyant, début novembre, deux nageuses aux championnats de France en petit bassin, à Chartres. Si Alice Roux (15 ans) y a découvert le niveau élite, Elsa Lemaire s’est, elle, hissée en finale A du 200m papillon (7e). Toutes deux feront partie de la délégation poitevine qualifiée pour disputer les France juniors, du 17 au 20 décembre à Massy. A noter aussi les deux premières sélections internationales de Benjamin Tabutaud (16 ans) cet été. « Notre projet est de fournir les équipes de France juniors en nageurs », assène Marc Brishoual.
Le Stade poitevin natation est depuis peu Centre d’accession et de formation (Caf), le seul de Nouvelle-Aquitaine. Il en existe trente-six dans toute la France. Autrement dit, il est reconnu comme un lieu favorisant le développement de jeunes nageurs à potentiel (14-18 ans), dans un triple projet sportif, scolaire et personnel. « L’objectif fédéral, avec ces structures, est d’avoir une dynamique commune, de formation continue des entraîneurs, d’échanges autour de bonnes pratiques, explique celui qui entraîne depuis près de vingt ans. C’est très enrichissant et stimulant, on a la sensation de repartir sur une dynamique de performance. » Cette saison, le centre poitevin est composé de huit nageurs qui s’entraînent au rythme d’une dizaine de séances dans l’eau, avec préparation physique et suivi des kinés. Une première approche du haut niveau. « Ça va attirer un peu les regards sur le club, espère Marc Brishoual. C’est quelque chose que l’on aimerait développer en intégrant des nageurs de la région. »
DR - flowpics.swimÀ lire aussi ...
