Vingt minutes de douce folie

Complètement apathiques en première mi-temps, les Poitevins ont montré un visage bien plus conquérant après la pause pour effacer un débours de seize points face à Antibes (80-69) et s’offrir leur seizième succès de la saison.

Arnault Varanne

Le7.info

Trois jours après la déroute subie à La Rochelle, plus gros revers de la saison, le Poitiers Basket 86 a parfaitement réagi contre Antibes, l’une des grosses cylindrées de la Pro B scotchée dans les bas-fonds du classement. Et pourtant, personne ou presque n’aurait parié sur un succès poitevin après vingt minutes. Dans une salle de Saint-Eloi surchauffée, Rupnik et ses coéquipiers ont d’entrée nagé en eaux troubles avec des Sharks aux mâchoires acérées. Palo et Boyer ont donné le ton (4-12, 5e), suivis par Green, auteur de deux triples consécutifs. Mais c’est dans le deuxième quart-temps que les troupes d’Andy Thornton-Jones ont encore plus déjoué : 1pts en 4 minutes 4 balles perdues avec des actions douteuses... A l’image de cette remise en jeu d’Harley pour le fantôme de Diawara. Les Azuréens d’un Yempabou Palo impeccable (12pts) ne se sont pas fait prier pour faire gonfler l’écart (21-37, 18e). Et comme si ça ne suffisait pas, Ivan Ramljak a trouvé le moyen de se faire remarquer par le corps arbitral. Faute technique, rythme haché, bouillie de basket. Bref, un PB86 aux antipodes de ce qu’il est capable de produire. 

« On a explosé mentalement »

Et puis après avoir traversé la tempête, le rafiot poitevin s’est transformé en super croiseur, sous l’impulsion de ses « seconds » Mo Diawara et Guillaume Eyango. Les minots de l’équipage ont sonné la révolte et contribué à coller un 12-0 aux protégés de JD Jackson (52-52, 29e), avant de les faire sombrer en totalité. « A la mi-temps, on a changé de stratégie défensive et on a dit aux joueurs de se lâcher un petit peu, de jouer, d’aller aussi les chercher un petit peu plus haut », avouait après coup Andy Thornton-Jones. Huit points dans le 3e quart, 23 en 20 minutes pour 1pd... Les Sharks ont souffert le martyr et bu le calice jusqu’à la lie. 

Le « meilleur » côté poitevin s’est même produit dans le dernier acte, grâce à Diawara, Pontens -auteur d’un 3pts pour passer à +8- et Facey, convaincant au relais de Jonathan Jeanne dans le money time. Les deux intérieurs ont cumulé 16rbds et gavé leurs coéquipiers de deuxièmes chances. En face, Mathieu Boyer (12pts, 10rbds) a soufflé à plusieurs reprises, las des errements de son équipe. 

Avec cette seizième victoire en trente-et-une journées, le promu respire un peu mieux et patientera plus sereinement avant de se coltiner Vichy (2e) dans l’Allier le 26 avril. « Gagner avant une coupure, c’est un vrai confort car tu pars l’esprit libre », reconnaît le coach du PB. Son homologue JD Jackson, dépité, ne croit désormais guère son équipe capable de rallier les play-offs. « On a fait tout le travail, il fallait juste continuer comme ça. On a explosé mentalement... »

La fiche 
A Poitiers, Poitiers Basket 86 bat Sharks d’Antibes 80-69. Mi-temps : 31-46. Evolution du score : 16-22, 31-46, 54-54, 80-69. Score par quart-temps : 16-22, 15_24, 23-8, 26-15. Arbitrage de MM. Jeanneau, Mendes et Dall’Osto. 2 400 spectateurs. 

Poitiers. Harley (8), Mendy (2), Eyango (6), Rupnik (13), Jeanne (13), Diawara (12), Ramljak (11), Facey (10), Pontens (5), puis Prot. Entraîneur : Andy Thornton-Jones. 

Antibes. Palo (14), Monclar (7), Minkonda (2), Pitard (4), Gbetkom (13), Choh (), Boyer (12), Perrin (2), Green (12), puis Gavrilovic. Entraîneur : JD Jackson. 

 

 

Eyango va prolonger
Alors qu’une prolongation d’Andy Thornton-Jones au PB86 est dans l’air du temps, il est acquis que Guillaume Eyango poursuivra sa carrière au club pour deux saisons supplémentaires. L’ancien Nantais tourne à 6,6pts et 2,2rbds en presque 18 minutes en moyenne. Il se réjouit de poursuivre l'aventure ici. "Dès que je suis arrivé, j'ai été très bien accueilli. La structure, le staff, le public, il n'y a que des points positifs. C'est une continuité, je m'entends très bien avec le coach. Je ne voyais pas pourquoi j'irais ailleurs." 
DR Sly Sly Sport

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