Hier
Très décriés dans la presse au cours des derniers mois, les véhicules électriques ont vu leurs ventes baisser au premier semestre dans l’Hexagone. Souvent en raison d’informations inexactes voire erronées, mais aussi de prix très élevés.
Au 31 juillet 2024, 9 174 véhicules électriques (VE) étaient immatriculés dans la Vienne, soit une hausse de 2 000 immatriculations au cours du premier semestre 2024. Des chiffres en apparence positifs, mais qui trahissent une vraie décélération des ventes de VE dans l’Hexagone. « Il y a toutefois une légère remontée depuis la rentrée », corrige un concessionnaire châtelleraudais. Si les électriques ont moins le vent en poupe alors que l’offre s’étoffe, c’est parce qu’une série de reportages et de faits divers, comme une Tesla qui s’embrase dans les Deux-Sèvres faisant quatre morts, ont entamé son crédit.
Et pourtant... « Il n'y a pas aujourd'hui plus de feux de véhicules électriques que de véhicules thermiques. Pour autant, en cas de choc violent ou de perforation de la batterie, on va générer un feu très fumigène qui va vite se généraliser », analyse le capitaine Andrien Gransagne, spécialiste du sujet au Service départemental d’incendie et de secours. Au-delà, le VE est accusé de tous les maux. « Son image se dégrade dans l’opinion », confirme Philippe Chadeyron. Pour le représentant territorial EDF à la région Nouvelle-Aquitaine, le péché originel vient de Bruxelles qui, en imposant aux marques de ne plus produire de voitures thermiques à l’horizon 2035, a « braqué tout le monde et monté les uns contre les autres ».
« Regarder en termes de coût d’usage »
Première ambiguïté : le bilan carbone d’une voiture électrique ou plutôt l’ACV, comme l’analyse du cycle de vie. « C’est un bilan qui intègre la totalité du poids écologique de la voiture, construction de la batterie comprise, sur sa durée de vie, précise Philippe Chadeyron. Une voiture électrique a une dette carbone supérieure au départ à une thermique. L’Ademe parle d’une inversion des courbes au bout de 15 000km pour une citadine dont la batterie est inférieure à 60kW. Quand on sait qu’on fait souvent 140 000 à 150 000km... »
Les détracteurs du VE évoquent aussi son prix, encore très onéreux (souvent au-delà de
30 000€). Mais là encore, le spécialiste incite les consommateurs à
« regarder en termes de coût d’usage, très favorable et très rapidement quand on roule un minimum de kilomètres dans l’année ». Sachant que le coût du kW/h domestique
est « quatre à cinq fois moins cher que l’essence », le calcul est à réaliser. L’autonomie ? Elle dépasse souvent 300km et grimpe même à 700km sur les voitures les plus performantes, donc le frein initial -tomber en panne- s’éloigne. Autre frein :
le recyclage des batteries. « Il n’est pas encore opérationnel mais des usines commencent à se mettre en place avec un taux de recyclabilité de 85% des composants. » Les concessionnaires garantissent pour la plupart leur batterie huit ans.
Selon le groupe Energies Vienne, on dénombre aujourd’hui 1 018 points de charge dans le département, dont 28% gérés par Sorégies. L’objectif du fournisseur d’énergie est de déployer 76 nouveaux sites, soit 204 charges supplémentaires. « A la fin du déploiement lié au Schéma directeur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques, ce sont 1 000 points de charge qui feront partie de la délégation de service public », annonce Energies Vienne. A noter que trois sortes de bornes sont installées : normales (22kW en courant alternatif), accélérées (50kW en courant continu) et rapides (200kW en courant continu).
À lire aussi ...
Hier
Expériences en apesanteur pour les élèves ingénieurs
Cinq étudiants de l’Isae-Ensma travaillent depuis plusieurs mois sur un projet de voile aérodynamique de désorbitation pour nano-satellites. Début octobre, deux d’entre eux ont pu tester leur équipement en apesanteur, au cours d’une série de vols paraboliques menés au départ de Bordeaux-Mérignac.