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Laurence Drouineau sera jeudi à la Maison des étudiants, à Poitiers, pour y présenter son tout premier spectacle, La Revanche de Godzilla. Après avoir écumé les scènes d’impro, la Poitevine se lance dans le théâtre écrit.
Jusqu’à présent, lorsqu’elle montait sur scène, Laurence Drouineau improvisait. Jeudi, à la Maison des étudiants à Poitiers, elle sera seule en scène pour y dire ses mots, ses maux aussi. Dans La Revanche de Godzilla, la Poitevine a mis un peu d’elle-même, beaucoup même. « J’ai eu envie de raconter mon histoire avec mon corps. Il m’a toujours obsédée. Le seul endroit où il ne m’a jamais posé problème, c’est sur scène. »
Immergée dès 11 ans dans l’équipe juniore d’improvisation de la Cie Aline et Compagnie, à Niort, Laurence Drouineau a logiquement rejoint la Ludi en arrivant à Poitiers, pour improviser, encore et toujours, de préférence avec humour. Même quand certains de ses camarades de jeu se sont lancés dans la création de la Cie Arlette Moreau, Laurence, elle, a préféré regarder ailleurs, vers une formation d’éducatrice. « J’avais choisi que cela reste à côté. Consciemment ou non, je me disais que le spectacle deviendrait une activité à plein temps quand ce serait logique. » Mais le goût du spectacle était là, en embuscade. En 2012, l’artiste s’est essayée à l’écriture d’un spectacle jeune public, une comédie musicale intitulée Margot. En 2015, elle a incarné « La Speakerine du Plan B » dans de courtes vidéos où elle présentait l’actualité de feu le bar culturel et solidaire du même nom. « Mon envie n’était pas très définie mais c’était l’occasion de me mettre en scène et de faire rire », justifie-t-elle. De même, elle a participé à un podcast d’impro radiophonique. Elle a aussi longtemps été « un accessoire non indispensable » du groupe poitevin Franchement Ta Gueule. « Je venais comme une blague », plaisante celle qui, désormais, est « de tous les concerts ».
L’art drag
Son envie de spectacle non improvisé a ainsi doucement mûri. Et puis Laurence a découvert RuPaul, célèbre drag queen américaine. « J’ai été fascinée par l’exubérance, le côté très libéré du personnage. On peut prendre le drag sous plein d’aspects, moi c’est le côté scénique, outrancier qui m’attire. » Laurence s’est imaginée en drag mais le véritable déclic a eu lieu en rentrant d’une soirée, face à son miroir. « J’ai véritablement eu un flash en me démaquillant, l’idée d’un spectacle où j’arriverais avec ma tête du matin et où je terminerais en drag, sourit-elle. Dans le même été, j’ai trouvé le point zéro du problème avec mon corps : un harcèlement scolaire, en 4e. » Un temps d’écriture et quelques résidences d’artiste plus tard, La Revanche de Godzilla a pris forme, avec la complicité de Nicolas Hay de la Cie Barbara Reyes. Godzilla ? C‘est le surnom dont l’avait affublée un certain Thomas Pintureau(*). Pour autant La Revanche de Godzilla n’est ni une tribune sur le harcèlement scolaire, ni un réquisitoire contre la grossophobie, ni un plaidoyer drag… Juste un concentré d’émotions portées par des mots tantôt graves, tantôt plus légers, à partager sans modération.
(*)Laurence Drouineau a repris contact avec l’intéressé, dont elle a modifié le nom.
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