
Hier
Alpha, fort mais suffocant
Après les succès de Grave et Titane, Julia Ducourneau dérange une nouvelle fois les spectateurs en proposant une fable sur les années sida. Malgré le potentiel, la magie n’opère pas.
Cord’âges
(Bruno) « Moi et mon épouse, on travaillait dans les ateliers protégés du CAT (Esat) Essor, à Poitiers. A un moment donné, ils nous ont dit qu’on pouvait partir. J’ai eu la chance de faire l’armée, ça m’a fait gagner quelques trimestres. Clémence, l’assistante sociale, nous a fait connaître les Ateliers Cord’âges. On ne connaissait pas du tout, pourtant on n’habite pas loin, à la Gibauderie. On a acheté un appartement... il y a plus de vingt ans ! Si je l’avais encore eu sur le dos, j’aurais continué à travailler. Là, on profite de notre vie. »
Les activités
(Bruno) « Des fois, on fait de la bricole -j’adore ça-, du jardinage... (Marie-Anne) De la couture -j’ai un diplôme-, de la cuisine, et on va voir des spectacles aussi. (Bruno) C’est pas moi qui chante, hein ! Avant, on ne sortait pas, ou alors juste pour chercher du pain et des cigarettes. On se renfermait chez nous, c’était plutôt emm... (Marie-Anne) Les majorettes, les claquettes et la danse, c’était super ! (Bruno) Ça procure des émotions ! Ici, à Cord’âges, je peux avoir des massages, ça me fait du bien car j’ai des problèmes de dos. J’ai même fait du golf ! Ici, tout le monde se donne la main, se tutoie. Dès qu’on a un petit problème, on en parle. (Marie-Anne) En dehors de nos visites à Cord’âges, on regarde la télé. Moi, j’aime bien Sissi, l’Agence tous risques, La petite maison dans la prairie. Bruno, lui, il regarde des matchs de foot, de rugby. Heureusement qu’on a deux télés... (Bruno) J’aimerais bien aller voir un match de l’équipe de France hommes au Stade de France. (Marie-Anne) J’irai pas, j’aime pas le foot ! (Véronique David, directrice de Cord’âges) Mais tu crois que Bruno il aime les claquettes ? »
(rires)
L’amour
(Bruno) « Marie-Anne et moi, en fait, on s'est connus à l'école, on avait 14 ans. On est allés tous les deux à Pierre-Garnier. Y’avait l’école des garçons et l’école des filles. Malheureusement, les garçons avaient le droit d’aller à celle des filles (rires). Ça a fait tilt dans ma tête ! J’ai jamais rencontré une autre femme que Marie-Anne (Marie-Anne) Ma maman a aidé Bruno à entrer à Essor... (Bruno) Je la remercie du fond du cœur. »
Le mariage
(Marie-Anne) « Oh là là... Ça va faire vingt ans bientôt, c’était le 10 septembre 2005 à l’église de Saint-Cyprien. (Bruno) Je compte bien arroser ça ! Pourquoi on s’est pas marié avant ?
Je ne sais pas, on s’aimait, mais vivre à la colle ça va deux minutes ! Et puis, s’il arrive quelque chose à l’un de nous... Marie-Anne, je donnerais ma vie pour elle. »
La famille
(Bruno) « J’ai eu une jeunesse un peu pourrie, en parlant poliment. J’ai pas honte de le dire, j’avais une maman, vous mettiez un verre et une bouteille à côté, et c’était fini. J’ai voulu la faire hospitaliser, ça a duré trois semaines... Du coup, j’ai travaillé en intérim avant d’entrer à Essor pour nourrir mes frères. On était cinq, j’ai perdu ma sœur, un autre frère dans un accident de circulation et le troisième s’est pendu. Ça a été dur. (Marie-Anne) Moi, j’ai trois frères et une sœur, on est proches. Mes parents sont partis. L’été dernier, on est allés une semaine avec mon frère à l’île de Ré. »
Avec une baguette magique...
(Bruno) « J’arrêterais le trafic de drogue, la cocaïne, tout ça. Bon, j’arrêterais aussi la cigarette, mais j’ai pas vraiment de volonté. C’est emm... cette saloperie ! »
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