Benjamin Audet : « Osez vous lancer »

A travers une série de portraits, Le 7 donne la parole à une génération qui construit le présent et imagine le futur. Entre doutes, convictions et espoirs, ils racontent comment ils s’engagent aujourd’hui pour préparer le monde de demain. Deuxième volet avec Benjamin Audet.

Pierre Bujeau

Le7.info

Comment imagines-tu ta vie dans 30 ans ?
« Je me vois dans un métier au service des autres. Depuis toujours, j’aime représenter et défendre mes camarades, c’est ce que j’adorais faire en tant que délégué de classe. La fonction de maire m’attire particulièrement, tout comme la vie politique en général. J’ai envie de faire avancer les choses. Alors quel meilleur rôle que celui de politique pour cela ? »

Et la société dans 30 ans ?
« J’espère retrouver un climat plus apaisé. Avec mes amis, on parle souvent du « spectacle politique » auquel on assiste. Au mieux, il décourage les jeunes de s’y intéresser ; au pire, il renvoie une image méprisable des élus. Autre chose qui ne tend pas à m’enthousiasmer, c’est la radicalisation des camps politiques qui déteint sur les jeunes. Les débats deviennent de plus en plus tendus et il devient presque impossible de parler sereinement. »

« Il faut qu’on s’active, car on a trop attendu… »

Qu’est-ce qui te révolte ?
« Le manque de dialogue. Le climat politique actuel influence nos relations, même entre jeunes. Dès qu’un ami ou camarade affiche des sensibilités politiques différentes, les discussions s’interrompent. Avant, c’était moins exacerbé. On devrait apprendre à surmonter les clivages. »

Comment tu t’engages 
pour changer les choses ?
« Tout le monde n’a pas la motivation ou la détermination pour s’impliquer dans des projets à long terme, alors je prends parfois le relais. Je me fais leur porte-parole, que ce soit dans ma commune ou dans les établissements que j’ai fréquentés. Mes camarades m’appellent d’ailleurs affectueusement « le président ». »

Quelle place occupe l’écologie dans ton quotidien ?

« Une place essentielle. L’écologie est omniprésente dans nos vies, qu’on parle de déchets, de transport ou de consommation. Quand je vois qu’une dizaine de personnes seulement viennent aux Clean Walk, je me dis qu’il y a encore du chemin à faire. Il faut qu’on s’active, car on a trop attendu… »

Quand tu regardes l’actualité, ça t’inspire quoi ?

« De l’inquiétude, bien sûr, mais aussi de la force. Je ne suis pas du genre à fermer les yeux : si on ne constate pas les problèmes, on ne peut pas trouver de solutions. Surtout en matière d’écologie, un sujet qu’on néglige encore trop. Il faut prendre conscience de la montagne qu’il nous reste à gravir pour préparer un avenir durable. »

Qu’est-ce qui te donne 
de l’espoir ?
« Je vois de plus en plus d’espaces d’expression pour les jeunes : conseils municipaux, conseils régionaux… Même si nous sommes moins nombreux que les générations précédentes, les boomers nous tendent la main pour construire ces espaces. Je ne crois pas à l’opposition entre générations. Pour avancer, il faut s’écouter, apprendre de leurs erreurs et travailler ensemble, sans animosité comme c’est souvent le cas. »

Quel message adresser 
aux générations à venir ?
« N’ayez pas peur de prendre votre place. Même s’il y a des obstacles, croyez en vos ambitions et osez vous lancer. Et si ça ne marche pas ? Eh bien, au moins, vous aurez essayé. Pas de regrets. »
 

Nom : Audet
Prénom : Benjamin
Age : 19 ans
Profession : étudiant en communication, en alternance à la mairie de Châtellerault
Valeur : empathie
Phrase marquante : « Merci pour les roses et merci pour les épines. » Jean d’Ormesson
Couleur : Vert, pour la nature
Film : Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi

 

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