A Poitiers, la renaturation de la Boivre s’impose comme l’une des priorités du projet de métamorphose du quartier de la gare. Longtemps dénaturée et cachée, la rivière devrait retrouver vie et visibilité à l’issue des travaux menés à cet effet. Premiers effets visibles en février 2026.
La Boivre est sur le point de reprendre des couleurs. Dans le cadre du vaste projet de renouvellement urbain du quartier de la gare de Poitiers, Grand Poitiers, la Ville et le Syndicat Clain aval ont lancé un chantier de renaturation de la rivière, visant, entre autres, à restaurer ses berges entre le parc de la Cassette et la Porte de Paris. « Deux parcelles ont été identifiées pour être les premiers jalons de ce travail au long cours », indique la Municipalité. Les premiers travaux s’étendent ainsi sur deux kilomètres à partir du site de l’ancien fleuriste Uflora et jusqu’à l’îlot Du Guesclin, près des anciens locaux d’EDF.
« Les chantiers à venir sont assez petits en termes de distance mais sont importants puisqu’ils permettent de redécouvrir le cours d’eau », précise Pierre Nénez. L’adjoint à la Biodiversité, la Végétalisation, et l’Education nature de la Ville de Poitiers estime qu’il faut « redonner sa place à la Boivre »,
qui a presque disparu par endroits. Montant total du projet ?
1,3M€. « Ce budget inclut les études, les chantiers et les achats de terrains. Il faut noter que la démolition et la dépollution d’Uflora représentent déjà 400 000€. » Concrètement, les espaces bordant la Boivre seront rendus plus accessibles grâce à « une promenade agréable le long des rives avec davantage de verdure et moins de béton. »
Des enjeux multiples
Mais Pierre Nénez le rappelle :
il ne s’agit « pas seulement d’un projet paysager ». « La Boivre ne joue plus son rôle de cours d’eau. Les enjeux sont multiples. En plus de permettre aux riverains de se promener, il faut désimperméabiliser les sols pour mieux intégrer les eaux pluviales et ainsi mieux les stocker. » Le projet, bénéficiaire du Fonds vert à hauteur de
368 000€, vise aussi à rétablir la biodiversité et recréer un écosystème plus riche, moins contraint par les aménagements d’hier. Les défis sont nombreux. Les propriétés publiques et privées se mêlent, ce qui complique les acquisitions de terrains. « Les études ont pris du temps, il a fallu prioriser les chantiers, c’est coûteux. » Mais l’élu se veut rassurant. « Cela commence un peu comme une mosaïque. Des études sont réalisées sur toute la Boivre avec l’ambition de poursuivre étape par étape. » La livraison des travaux des parcelles Uflora et îlot Du Guesclin est prévue en février 2026. En attendant, Pierre Nénez voit encore plus grand.
« Le secteur près du magasin Noz est très intéressant mais ce n’est pas pour tout de suite ! ».
Ville de Poitiers