Ekidom et Habitat de la Vienne accélèrent la rénovation énergétique de leur parc pour répondre aux besoins de leurs locataires et éviter notamment d’avoir à rallumer le chauffage trop tôt.
En octobre, les températures automnales s’invitent de bon matin dans les appartements, tandis que l’été s’installe l’après-midi. Les plus téméraires -et les mieux lotis- retardent l’arrivée du chauffage. Les locataires les plus fragiles, eux, peinent à supporter la fraîcheur matinale. « Quand on est en bonne santé, on enfile un pull. Mais pour les plus âgés, c’est une période difficile », explique Pascal Chevalier, président de Consommation logement et cadre de vie (CLCV). Plusieurs plaintes ont été adressées au représentant des locataires au conseil d’administration d’Ekidom. En cause ? L’absence de chauffage. « Seule une baisse durable des températures obligera les bailleurs à activer les chaufferies. Elle ne devrait plus trop tarder », estime l’Union départementale de la Confédération syndicale des familles. A moyen terme, Ekidom et Habitat de la Vienne misent sur la rénovation thermique pour limiter ces désagréments et améliorer durablement le confort des locataires.
« Tournée vers l’avenir »
Sur les 12 600 logements que compte le parc d’Ekidom,
590 vont faire l’objet d’une réhabilitation énergétique. Trois chantiers sont programmés : deux dans le quartier des Couronneries, inscrits au Programme national de rénovation urbaine (PNRU) dont le montant global s'élève à 42M€ sur la période 2024-2033, et un troisième dans l’immeuble Normandie-Niémen, aux Trois-Cités. Ces projets prévoient notamment le remplacement de l’isolation thermique par l’extérieur.
« Nous utilisons de la laine de roche ou des panneaux de fibre de bois », explique Max-Olivier Gaudin, responsable du pôle maîtrise d’ouvrage chez Ekidom, qui insiste sur la volonté du bailleur d’« enclencher une démarche tournée vers l’avenir ». Preuve en est, l’un des chantiers utilisant la fibre de bois, aux Couronneries, a été estimé à 1,9M€, soit environ
8 700€ par logement. « L’intérêt est avant tout énergétique pour les locataires, mais aussi environnemental. Nous cherchons à réduire l’usage de la laine de verre, moins vertueuse sur la qualité de l’air et le recyclage », précise-t-il.
Du côté d’Habitat
de la Vienne
L’effort est là aussi concentré sur l’amélioration de la consommation énergétique. L’organisme a lancé en 2023 un plan de rénovation de 100M€, étalé sur la période 2024-2033.
« Nous avons déjà engagé près de 20% du programme,
indique Romain Menteyne, directeur du patrimoine chez Habitat de la Vienne. Sur nos trois chantiers de réhabilitation à Buxerolles, Bellejouanne et Loudun, les premiers résultats sont encourageants, avec des gains énergétiques d’environ 40%. » Ces bâtiments concernés, construits pour la plupart dans les années 1960 et représentant près de 70% du parc du bailleur, affichent même des performances pouvant atteindre jusqu’à 60% d’économies d’énergie après travaux.