La piste salivaire 
pour détecter l’endométriose

Un simple prélèvement de salive pourrait, à terme, aider à mieux diagnostiquer l’endométriose. Véritable espoir pour de nombreuses patientes, l’Endotest fait actuellement l’objet d’une étude au CHU de Poitiers.

Charlotte Cresson

Le7.info

Sept ans. C’est le temps moyen nécessaire pour diagnostiquer l’endométriose. Cette maladie, qui touche une femme sur dix, se caractérise notamment par la présence de fragments de muqueuse utérine en dehors de l’utérus et des règles douloureuses. La détecter est difficile et le diagnostic se fait en plusieurs étapes : un examen gynécologique, une échographie, une IRM ou un scanner. Mais lorsque l’imagerie ne suffit pas, il peut être indiqué de recourir à une opération : la cœlioscopie. Cette méthode invasive pourrait bientôt n’être qu’un lointain souvenir. La startup lyonnaise Ziwig a en effet créé un Endotest, un test salivaire qui « repose sur l'analyse génétique des micro-ARN présents dans la salive », indique le Pr Xavier Fritel, chirurgien gynécologue au CHU de Poitiers. Parmi les avantages annoncés, un diagnostic plus précoce, moins invasif et une « fiabilité importante que l’étude devra confirmer ».


Une étude au CHU 
de Poitiers

Car pour le moment, l’Endotest doit encore faire ses preuves. A l‘heure actuelle, il n’est possible de bénéficier de ce test que dans le cadre de l’essai clinique Endobest réalisé dans « quelques dizaines de centres en France, dont le CHU de Poitiers ». L’objectif ? « Chercher à le valider en vie réelle et voir comment il peut influencer les décisions thérapeutiques des professionnels de santé. » En clair, il s’agit de « déterminer si ce test facilite le diagnostic et permet d’éviter des chirurgies inutiles ». L’étude Endobest prévoit d’impliquer 2 500 femmes à travers la France. « Au 4 septembre, 1 000 femmes étaient déjà incluses et cela a encore augmenté depuis. » Les critères sont stricts. « Il faut être majeure (entre 18 et 43 ans, ndlr), avoir des symptômes intenses compatibles avec une endométriose et une imagerie récente et incertaine. » Si le test coûte la coquette somme de 
839€, les patientes intégrées à cet essai n’ont rien à débourser. Endobest bénéficie en effet d’une prise en charge forfait innovation visant à accompagner l'avancée médicale. Cette étude intervient dans un contexte où la souffrance des femmes est davantage prise en considération. « Il y a une demande. Les patientes veulent savoir, c’est une manière d’avoir un contrôle sur ce qui leur arrive. Mais le fait de savoir nécessite d’être préparées. » Les résultats sont très attendus par les personnes atteintes d’endométriose qui voient en l’Endotest un espoir. Le Pr Fritel, de son côté, se veut plus prudent. « Je suis un scientifique, il y a une étude, des hypothèses, alors on attend les résultats. »

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