Jean-Luc Rouy, une vie sous terre

Découvrir un monde inhabité, à quelques kilomètres seulement de chez soi : voilà ce à quoi Jean-Luc Rouy consacre ses week-ends depuis l’âge de 12 ans. Aujourd’hui encore, le spéléologue amateur aime transmettre cette passion à tous les curieux qui croisent son chemin.

Pierre Bujeau

Le7.info

Au grand désespoir de sa mère, Jean-Luc Rouy n’a jamais choisi les échecs ou les fléchettes. Son terrain de jeu ? Les entrailles de la terre. Tout commence à Angles-sur-l’Anglin, dans les falaises et grottes qui bordent la vallée. A l’époque, il ne s’agit que de simples balades d’enfant. Mais ces escapades entre amis éveillent déjà sa curiosité. 
« Le déclic est venu d’une amie qui habitait le village de ma grand-mère à Saint-Pierre-de-Maillé. Là-bas, une communauté de spéléologues venait de découvrir une cavité. À ma petite échelle, j’ai participé à son exploration », se souvient-il. Une passion venait de naître. Aujourd’hui président du Comité départemental de spéléologie de la Vienne, Jean-Luc voit dans cette discipline un parfait équilibre entre sport, science et nature. Avec Vienne Nature et une soixantaine d’autres personnes, il participe au recensement et à l’observation des colonies de chauves-souris, véritables gardiennes des grottes. 


Vie souterraine

Encore aujourd’hui, la passion et les motivations sont les mêmes. Ce sentiment unique d’exploration, d’humilité, face à ce monde hors du temps. 
« Sous terre, tout s’arrête. On oublie le bruit, la lumière, la vitesse. On vit autre chose, loin du tumulte de la surface. » 
Autre moteur qui l’anime quarante ans après ses premières explorations, l’ambiance et les liens créés avec d’autres 
« spéléos ». Il se souvient d’une époque où la spéléologie attirait une frange de la société 
« en marge ». « Dans les années 1980, c’était un milieu très fermé. Si tu disais que tu faisais du foot, on te riait au nez ! » Maintenant, la discipline est ouverte sous réserve d’une bonne condition physique.


Rendez-vous à -1000m

Se faufiler à la verticale, évoluer dans l’eau froide avec dix kilos sur le dos... L’activité n’a rien d’une promenade de santé. Alors, pour se préparer au gouffre Berger, dans le massif du Vercors- 1000m sous nos pieds-, Jean-Luc a multiplié les randonnées et les entraînements en cavité. « C’est un peu notre Mont-Blanc à nous. Lors de mon troisième passage, on est restés 19 heures sous terre, entourés de cascades et de stalactites. C’était magique », raconte le spéléologue amateur de 
59 ans. Même si « en vieillissant, c'est plus difficile », la flamme pour l’exploration reste néanmoins toujours allumée. Il s’évertue à la transmettre aux curieux et à creuser des ponts entre son monde et le nôtre lors d’explorations ouvertes à tous.


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