Avant-après : il fallait reconnaître La Roche de Bran, à Montamisé

Les explications de notre photographe Francis Joulin sur le « Avant-après » diffusé cette semaine dans nos colonnes...

Le7.info

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La carte postale ancienne est datée du 21 juin 1921, elle est intitulée : « MONTAMISÈ (Vienne) - Château de la Roche de Bran. Façade principale Ouest ». Propriété privée, le domaine de la Roche de Bran -qui jouxte la forêt de Moulière- existe depuis 1324 et appartient à la famille de Murard depuis 1891.

Le château que l’on peut voir aujourd’hui (photo) a été reconstruit après avoir été détruit en 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 14 août 1944, la très belle propriété de la Roche de Bran est calme, sereine et tranquille… 150 hommes du maquis « Anatole » souhaitent se rapprocher de Poitiers afin de participer, aux côtés des armées alliées, à la libération de la ville. Arrivés au château de la Roche de Bran, le lieutenant Choffat et ses hommes sont accueillis par la propriétaire, Mme de la Grandière, veuve de Louis de Murard. Cette dernière répond sans hésitation et de façon favorable afin que la groupe puisse passer la nuit sur la propriété.

Prévenus par un milicien de la présence du détachement français, les soldats de la Kriegsmarine, repliés à Migné-Auxances, attaquent le poste avancé durant la nuit. Six maquisards seront capturés et massacrés et un septième ne survivra pas à ses blessures. A 7h, les Allemands reviennent et incendient les communs. Le 17 août, ils reviendront brûler le château familial. La comtesse et ses proches sont emprisonnés et interrogés sans ménagement durant plusieurs jours avant d’être relâchés. Enfin libérées, la châtelaine et sa famille ne découvriront que des ruines en retournant à La Roche de Bran.

Tout près du château, un monument -une stèle- a été édifiée afin de commémorer ces tragiques évènements des 14, 15, 17 août 1944. Son inauguration a eu lieu le 8 août 1948. Chaque 15 août, une cérémonie commémorative se déroule devant la stèle sur laquelle sont inscrits les noms des sept maquisards tués et celui de Mme Choffat, morte en déportation. Le château tel qu’on le voit aujourd’hui a été reconstruit de 1954 à 1958, au même emplacement que le château détruit. A noter que le perron seul a été conservé. Il est bien visible sur les deux documents.

PS : Merci à M. Charles-Henri de Murard pour sa relecture de l’article et son accord pour sa publication.                                

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