Parentalité : tu veux manger quoi ce soir ?

Consultante en parentalité certifiée, Hélène Ribler propose un soutien aux parents et enfants pour relever les défis de l’éducation.

Le7.info

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Il est de plus en plus fréquent de responsabiliser les enfants sur les choix du quotidien avec des questions du type : qu’est-ce que tu veux faire ce matin ? Ou veux-tu aller aujourd’hui ? Qu’est ce qui te ferait plaisir ?... Mon activité, m’amène à constater que l’enfant est incité à se positionner régulièrement sur des décisions qui nous semblent banales. Tel un capitaine, on attend de lui qu’il fixe le cap du programme de la journée. A quel besoin cette posture parentale répond-elle ? Et surtout, quel message envoie-t-on réellement aux enfants avec ces questions ?

Dans le meilleur des cas, on peut imaginer que l’adulte souhaite faire plaisir à l’enfant en l’associant aux choix de son quotidien. Ainsi, par un soucis d’apparente bienveillance, le parent délègue une partie des responsabilités qui lui incombent à l’être immature qu’est l’enfant.

Sans ambiguïté, ces attentes renvoient à l’enfant qu’il est capable de savoir ce qui est bon pour lui et qu’il est en droit de décider pour lui et pour la famille. Est-ce vraiment souhaitable et adapté ? Faire un choix induit la capacité de mesurer les conséquences de ses actes et présuppose une conscience du danger. Si ces compétences sont en cours de construction chez les enfants, elles ne sont pas optimales. Les parents, impatients que leur progéniture soit autonome, peuvent ainsi formuler des attentes qui ne sont pas à la portée de leurs enfants.

Bien que chaque enfant ait son propre rythme, la prise de décision doit être évolutive. On peut commencer à laisser un enfant faire ses choix seul vers 5 à 7 ans, mais tout dépend du domaine concerné et du niveau de maturité du jeune.

A partir de 5 ans, l’enfant peut organiser et planifier de petites tâches comme choisir ses habits ou comment il peut aider à la maison, mais pas sans supervision parentale. Entre 7 et 11 ans, l’enfant gagne en autonomie, il peut effectuer des choix simples et assumer certaines responsabilités, toujours sous le regard et les encouragements des adultes.


Vers 12 ans, il atteint l’âge du discernement suffisant pour faire des choix plus complexes, il peut rester seul à la maison sans mettre en danger sa sécurité mais l’adulte doit organiser la permanence du lien avec lui.

Les parents doivent donc structurer et encadrer les choix selon l’âge, tout en expliquant les raisons liées à certains refus, en favorisant progressivement l’autonomie et la réflexion critique. Sans nul doute que la gestion de la frustration sera alors une épreuve qui met à mal la relation. Mais souvenez-vous que l’on n’est pas l’ami de son enfant mais son protecteur. Et qu’il revient à l’adulte d’être un guide pour son petit.

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