J’ai un rêve… pour 2027 !

Le Regard de la semaine est signé Arnaud Saurois.

Le7.info

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La chance d’un enseignant est d’être au contact direct et quotidien d’une autre génération. Mon propos est donc centré sur le choix que nous allons proposer aux plus jeunes en 2027. Le rêve que je fais, certainement utopique, est de pouvoir réenchanter la Politique à travers une campagne électorale qui pourrait être radicalement différente de ce que je connais depuis presque quarante ans. Pour moi, mais surtout pour les générations suivantes, je rêve d’une élection présidentielle complètement renouvelée. Bien plus que le changement du personnel politique, il est davantage question de changement d’approche. Serait-il possible, paradoxalement, de REpolitiser la campagne en offrant à la fois des alternatives à la résolution des problèmes immédiats mais, surtout, en proposant une vision à long terme ? L’idée serait alors d’assister à des débats sur comment nous organiser pour être plus nombreux à être plus heureux dans 10, 50 voire 
100 ans ! Une campagne où nous prendrions conscience ensemble qu’il est grave que nous ayons comme préoccupation première le « pouvoir d’achat ». Ne devrions-nous pas être plus ambitieux en souhaitant du « pouvoir d’être heureux » ? Une campagne où nous sortirions de « l’homme providentiel » pour aller vers une équipe, un collectif.

Pour prendre un exemple concret, il (me) manque une confrontation d’idées sur l’usage massif de l’intelligence artificielle générative. Dans l’éducation, la santé, l’information…, l’IA ne bouscule pas nos habitudes, elle n’augmente pas nos capacités, elle va beaucoup plus loin : elle renverse la table et questionne en profondeur nos modèles de fonctionnement. Qui, aujourd’hui, dans la sphère politique propose une vision sur ce bouleversement ?
Nous ne faisons que courir derrière les avancées technologiques pour ne pas être en retard… mais de quoi ?

Evidemment, en arrière-plan, toute cette réflexion est fortement influencée par les travaux, les prises de paroles, maintenant les coups de gueule des scientifiques qui, depuis des dizaines d’années, décrivent la non-soutenabilité de notre modèle actuel. Non, nous ne devons pas « sauver la planète », nous devons égoïstement nous réorganiser pour sauver une place pour l’humanité sur celle-ci. Profitons alors de ce changement de direction pour rendre la vie plus agréable. Ainsi, nous pourrions reprendre le fameux « there is no alternative » (les plus jeunes devront chercher « la réf ») mais cette fois-ci presque pour faire l’inverse car il n’y a effectivement pas de planète B.

aud 

Maître de conférences associé à mi-temps sur le master management du sport Staps de l’université de Poitiers. Entrepreneur dans le domaine des organisations sportives. 

J’aime : ma famille, mes amis, le paddle et le padel, les échanges avec les étudiants, passer une journée à la plage et la terminer en prenant l’apéro. Imaginer l’avenir… et participer à sa construction, lire, écouter, regarder les gens inspirants qui pensent sérieusement qu’on peut faire autrement.

J’aime pas : les phrases telles que « On a toujours fait comme ça », « Qui paye commande », « C’est pas possible », les gens sans convictions.

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