A Frozes, la famille Drault cultive des sapins depuis près de trente ans. Ce qui n’était au départ qu’un pari audacieux s’est transformé en succès commercial dans l’Hexagone.

Pierre Bujeau

Le7.info

Dans l’imaginaire collectif, le sapin s’enracine volontiers dans une forêt vosgienne, nichée en moyenne montagne. C’est cette image qu’a aussi Michel Drault en tête… avant d’implanter, en 1996, ses premiers conifères dans les plaines du département. Et pourtant, le début de l’histoire n’a rien d’un conte de Noël. Las de voir ses vignes lui rapporter des broutilles, le patriarche décide d’arracher les ceps pour leur préférer des Nordmanns. A l’époque, l’activité n'est qu’un moyen de diversifier l’activité de l’exploitation agricole. Désormais, Samuel, son fils, est à la tête d’une entreprise florissante qui revendique un chiffre d’affaires de 350 000€ et emploie deux salariés, jusqu’à douze lors de la période de vérité : les fêtes de fin d’année. Car oui, qui dit Noël dit inévitablement… sapin. Et ça, le quinquagénaire le sait mieux que quiconque. Passé le mois d’octobre, c’est une véritable course contre-la-montre qui se profile, avec le ballet incessant des poids lourds acheminant le conifère partout où on l’exige. « Dans les salons parisiens, sur le parvis de la mairie de Châtellerault… En tout et pour tout, on doit commercialiser 
13 000 sapins à l’année », glisse-t-il. Pas étonnant, donc, de voir l’horizon des plaines locales dessinées par des silhouettes coniques, dont certaines, destinées aux collectivités, peuvent atteindre dix mètres. Avant d’atteindre cette taille-là, de nombreuses années de labeur et de taille sont nécessaires pour obtenir un véritable sapin de Noël. En moyenne, l’arbre atteint deux mètres au bout de sept ans. « Le sapin, c’est l’école de la patience. »


Sapin « connecté »

Avant sa vie de cultivateur, Samuel se prédestinait à faire métier dans le domaine de l’électronique. De ce fait, il maîtrise aisément les nouvelles technologies Dès 2004, il a mis à profit ses connaissances au sein de l’activité familiale en créant l'EARL Noël Vert. « On peut dire que nous avons été la première exploitation du secteur à avoir un site Internet, et les premiers en France à proposer une livraison de sapins à domicile en 48h », affirme-t-il.


Le pari est payant : 30% des ventes passent désormais par la boutique en ligne. Parmi les incontournables, le Nordmann reste numéro 1. « Il garde mieux ses aiguilles et se conserve plus longtemps. » Envie d’une touche hivernale ? Aiguilles et branches se laissent volontiers habiller d’un revêtement immaculé, réalisé dans l’atelier de flocage. Une colle à eau, un souffle de coton… et voilà que l’arbre se drape d’un manteau de poudreuse, comme si l’hiver lui-même avait apposé son empreinte. La magie de Noël opère aussitôt.

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