Avec la défection de Ryanair sur la ligne vers Barcelone, l’aéroport de Poitiers-Biard s’attend à vivre des jours difficiles. Le dynamisme es autres destinations, Londres et Edimbourg en tête, permettrat-il de compenser le manque à gagner? La CCI se montre volontariste…
13 200 passagers en moins, 11% du trafic amputé, un manque à gagner prévisionnel de 225 000€… La décision du nouveau gouvernement de Catalogne de couper les ponts avec Ryanair sonne comme un véritable coup d’arrêt pour Poitiers-Biard. Juste au moment où ses homologues de Tours et La Rochelle triomphent, avec de nouvelles destinations et une taille critique atteinte (200 000 passagers). Dans la tempête, le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie territoriale (CCIT), fait front. « On est désolé, mais ce n’est pas de notre faute ! », plaide Yves Louzé.
Plutôt que de se lamenter sur son sort, l’exploitant de l’aéroport met l’accent sur les points positifs de la saison 2011. «Les cinq vols hebdomadaires vers Londres, en période estivale, ou les deux vers Edimbourg, à partir du 23 juin, sont des signes encourageants. De même que la progression de 30% de la ligne Poitiers-La Rochelle-Lyon », estime Claude Vallat, vice-président de la CCIT.
« Des pistes, il y en a »
Évidemment, aucune destination supplémentaire n’enrichira, à court terme, l’offre poitevine. « C’est impossible à mettre en place dans ces délais, estime de son côté André Sénécheau, candidat à sa propre succession à la présidence du Syndicat mixte (voir encadré). À moyen terme, en revanche, l’aéroport de Poitiers-Biard ne s’interdit aucun espoir. «Des compagnies qui sont intéressées par Poitiers, il en existe, développe Yves Louzé. Il n’y a rien de signé mais, pour 2012, nous avons plein de pistes. Maintenant, il faut que les trois membres du Syndicat mixte adhèrent à ces propositions et à une stratégie globale. »
Le hic ? Il y a fort à parier que la ou les compagnies « intéressées par Poitiers » monnaie(nt) sa (leur) venue. « Tous les opérateurs fonctionnent de la même manière, balise le viceprésident du Département. Ils raisonnent en termes de zéro net cost, avec une aide marketing des collectivités sur trois ans. » La Vienne, Grand Poitiers et la CCIT ont-elles les moyens et/ou la volonté de céder aux exigences des compagnies low cost ? Il y a fort à parier que la question revienne sur la table dès le 14 avril, date de l’assemblée générale extraordinaire du Syndicat Mixte de Poitiers-Biard.