Les Arènes en sont restées bouche bée. En quarante minutes, jamais les 4 187 âmes du chaudron poitevin n’auront eu le temps de se chauffer la voix. Ou si peu… Si l’on excepte les deux mutineries des premier et quatrième quart (11-1, 10-0), le PB n’a pratiquement pas existé dans ce match des mal classés. Désunis en défense, désemparés en attaque, les troupes de Ruddy Nelhomme se sont entêtées à forcer leur destin à longue distance. Avec, au final, une adresse famélique symbolisée par ce tristounet 6 sur 25 à trois points.
A contrario, l’Elan Béarnais, sévèrement giflé la semaine dernière par Orléans, a évité de tendre l’autre joue et déroulé un basket léché. Avec un Sciarra impeccable à la baguette (11pts, 8pds) et un Demetric Bennett (24 pts, 28 d’évaluation) impressionnant, le promu s’est offert une première échappée belle entre les 12e et 15e minutes, infligeant un cinglant 17-0 à son hôte du soir (de 23-18 à 23-35). Les Poitevins furent d’ailleurs tout heureux de rejoindre les vestiaires avec « seulement » cinq points de retard au compteur (37-42).
Maravic et Bauer en relais
Ce retour aux forceps fut en réalité un feu de paille. Incapables de trouver des solutions en attaque, notamment à l’intérieur (Badiane, Younger et Guillard terminent à dix-huit points), le PB sombra peu à peu dans le médiocre. Jusqu’à toucher le fond (49-64, 29e), au moment même où le… tableau d’affichage rendit l’âme ! Cette mini-interruption n’eut aucune conséquence sur le rendement de Maravic (11pts) et Bauer (8pts), redoutables derrière la ligne des 6,75m.
Il fallut attendre le milieu du quatrième quart-temps pour deviner un semblant de suspense. Tenus à distance respectable (53-66, 30e), les Poitevins s’arrachèrent dans le sillage d’un Evan Fournier opiniâtre (61-66, 35e). Las… L’Elan remit le pied sur l’accélérateur et, cette fois, le bolide poitevin resta en rade. Définitivement. Le cœur et les jambes n’y étaient plus…
Le déplacement à Roanne, samedi prochain, s’annonce d’ores et déjà sous haute pression. Mais, franchement, sur ce qu’il a montré ce soir, on voit mal le PB s’imposer dans la Loire. A moins que l’adresse et la confiance se décident à réinvestir Poitiers. Quoi qu’il en soit, la route du maintien sera (très) longue et semée d’embûches.
Crédit photo Seb Jawo
La fiche technique
À Poitiers (Parc des expos). Pau-Lacq-Orthez bat Poitiers Basket 86, 86-72 (mi-temps : 42- 37). 4187 spectateurs. Arbitrage de MM. Greva, Lepercq et Mme Delaune. Score par quarts-temps : 20-18, 17-24, 16-24, 19-20.
La marque
PB86 : Wright (17), Badiane (4), Gomez (2), Conley (12), Younger (7) puis Guillard (7), Ona Embo (11), Fournier (10), Devéhat (2).
Pau : Bennett (24), Mendy (14), Bryant (12), Sciarra (11), Joseph (3) puis Bauer (8), Moncade (0), Rimac (3), Maravic (11), Morency (0).
Les réactions
Ruddy Nelhomme (entraineur du PB 86) : « Mon sentiment, c’est que notre situation au classement n’est pas simple aujourd’hui avec deux victoires et sept défaites. On doute sur des shoots ouverts, on ne met pas un peu plus d’intensité défensive quand il le faudrait… On savait pourtant qua Pau était une équipe qui joue très bien offensivement. Les deux mi-temps se ressemblent beaucoup. Le groupe a essayé de réagir. Mais il nous manque encore cette réussite qui nous fuit depuis le début de saison. »
Didier Dobbels (entraîneur de Pau-Lacq-Orthez) : «Ce soir, on a eu un jeu de passes intéressant, une intelligence dans le jeu… En plus, nous avons été adroits. C’est bien d’avoir gagné ici. Maintenant, nous ne disputons pas un mini-championnat pour le maintien, mais le championnat de Pro A. Il y a certainement des équipes qui nous sont supérieures mais, avec le retour des blessés, nous avons des qualités à faire valoir. »
Cédric Gomez (PB 86) : « Nous n’avons pas joué les quarante minutes en étant assez agressifs. C’était pourtant un match à ne pas perdre. Mais on ne peut pas croire que les tirs à trois points vont nous sortir de toutes les situations. On aurait dû plus pénétrer. On va avoir une saison difficile… »
Laurent Sciarra (Pau-Lacq-Orthez) : « On a fait un match sérieux ce soir. Dès que tu commences à mettre des paniers à trois points, ça te facilite la soirée. Même les joueurs convalescents (Maravic, Georgi) ont essayé d’amener quelque chose à l’équipe. Ils se sont bien battus. C’était important de venir gagner ici. »
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Axelle Walker. 29 ans. Mosellane d’origine, à Poitiers depuis presque dix ans. Paléontologue au sein du laboratoire Palevoprim et volleyeuse de haut niveau. A remporté plusieurs fois le championnat de France universitaire et connu l’Elite féminine avec le CEP Poitiers-Saint-Benoît. Promène son indéfectible sourire entre sport et recherche.
