Guillard : «Evan Fournier ne s’arrêtera pas là…»

L’entraîneur du PB86 et ses anciens coéquipiers ne cachent pas leur fierté d’avoir évolué au côté du néo-NBA’er, Evan Fournier. Tour de table avec Pape Badiane, Yann Devéhat et Pierre-Yves Guillard.

Arnault Varanne

Le7.info

« J’aimerais que le PB86 soit mon dernier club français avant la NBA. Ce rêve-là, je le nourris chaque jour depuis des années. » Juillet 2010. Evan Fournier signe à Poitiers et ses premiers mots dans les colonnes du « 7 » transpirent l’ambition. Deux plus tard, presque jour pour jour, son rêve est devenu réalité. Drafté en 20e position par les Nuggets de Denver, le minot de Charenton poursuit son ascension fulgurante. Et à Poitiers, ça n’étonne personne. « Avec le travail et la persévérance, il atteint son premier objectif, estime Pierre-Yves Guillard. Mais, le connaissant, il ne s’arrêtera pas à ça. »

« Fierté. » Le qualificatif revient en boucle chez ses anciens partenaires. « On est fiers de lui, insiste Pape Badiane. Il s’est parfaitement intégré ici et j’ai hâte de voir la suite de sa carrière en NBA. Il tombe dans une bonne équipe, j’espère qu’il va pouvoir s’exprimer. » Le pivot du PB souligne « le mental hors norme du gamin » et le fait qu’il ait « la tête sur les épaules ». « Avoir autant de responsabilités à son âge, c’est fort ! », corrobore « Byf ». « Il le mérite vraiment, confie pour sa part Yann Devéhat, il a beaucoup travaillé et a mis beaucoup de détermination. »

« Tout le club est à féliciter »

Au-delà de la récompense individuelle, Ruddy Nelhomme tient, lui, à saluer l’aventure collective vécue pendant deux saisons avec le Nugget. « C’est un beau projet que de l’avoir emmené jusqu’à la Draft. Tout le club est à féliciter, même si le mérite revient d’abord à Evan. Il a su allier objectifs personnel et collectif », poursuit l’entraîneur adjoint de l’équipe de France. Qui souhaite à Evan « le maximum de réussite dans cette nouvelle aventure ».

« Ce n’est qu’un début… », martèle le technicien guadeloupéen. Pour le PB86, en revanche, il s’agit de l’épilogue (heureux) d’une saison pénible sur le plan sportif. Assuré de toucher 500 000$ (400 000€), le club va pouvoir se remettre à flot sur le plan financier (voir colonne) et envisager son avenir avec davantage de sérénité. Avec la signature de Boris Dallo, un nouveau projet jeune démarre à Poitiers. Loin des montagnes du Colorado et du cadre enchanteur de la NBA dans lequel Evan Fournier évoluera à partir de novembre. Du rêve à la réalité…

 

La phrase
« À Denver il fait frais. Ça tombe bien, moi-même je suis frais. Rendez-vous à tous en NBA ! »
D’Evan Fournier, une fois sa destination US connue.

Le chiffre
500 000. Soit la somme d’argent en dollars (400 000€) que le PB 86 percevra avec la draft d’Evan Fournier. Une manne dont le club va profiter pour consolider ses fonds propres et apurer son léger passif liée à sa délicate saison 2011/2012. De son côté, Fournier empochera 5M€ au cours des trois prochaines saisons.

L’ascension fulgurante
De Saint-Charles Charenton à Denver, en passant par l’Insep (N1), Nanterre (Pro B) et Poitiers (Pro A), Evan Fournier a connu un début de carrière fracassant. Médaillé de bronze avec l’équipe de France « U20 » en 2011, l’ancien Poitevin a terminé sa deuxième saison de Pro A sous le maillot poitevin avec une ligne de stats impressionnante (14pts, 3,2rbds, 2,2pds). Le 5 février 2011, il a notamment battu un record de précocité, en devenant le plus jeune joueur de l’histoire de Pro A -devant Batum et Parker- à inscrire plus de 20pts dans un match (21 face à Nancy). Elu meilleur jeune de la Ligue en 2011 et 2012 et joueur ayant le plus progressé, Evan Fournier a largement contribué à maintenir le PB86 dans l’élite.

Pas le mieux classé
Sur les vingt et un Français draftés jusque-là, cinq ont obtenu un meilleur classement qu’Evan Fournier au premier tour. Il s’agit de Tariq Abdul-Wahad (11e en 1997), Jérôme Moïso (11e en 2000), Mike Pietrus (11e en 2003), Joakim Noah (9e en 2007) et Kevin Seraphin (17e en 2010).

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