En temps ordinaire, l’usine Air Liquide d’Antony fabrique moins d’une centaine de respirateurs par mois. Epidémie de Covid-19 oblige, le gouvernement a demandé à l’industriel français d’en livrer... 10 000 en six semaines. Le groupe a donc constitué une alliance avec plusieurs industriels tricolores, dont PSA, Valeo et Schneider Electric. « Notre groupe accompagne Air Liquide pour atteindre l’objectif fixé, indique Johan Exertier, directeur du site Schneider Electric de Chasseneuil-du-Poitou. Nous avons une très bonne expérience du lean manufacturing, ainsi que des ressources en approvisionnement de composants. »
En quelques jours, après une sollicitation de la direction industrielle du groupe, le site poitevin (250 salariés), dont la production habituelle avait ralenti, a donc aménagé une ligne de production dédiée à la conception de circuits patients. « Il s’agit du système de ventilation qui se positionne entre le respirateur artificiel et les patients atteints du Covid-19. L’opération d’assemblage est très technique », précise le directeur. L’objectif d’ici au 10 mai consiste à livrer 76 000 circuits patients à l’usine Air Liquide d’Antony.
De 1 000 unités par jour en début de semaine, Schneider Electric en conçoit aujourd’hui 3 600. Au total, quinze salariés se partagent la tâche, cinq le matin, autant l’après-midi et la nuit. « Ils sont tous volontaires et ont un vrai sentiment de fierté partagé », abonde Johan Exertier. Le tout dans des conditions de sécurité sanitaire qui ont été renforcées depuis le 18 mars. La « réduction des opérations aux activités critiques » s’effectue dans un environnement sécurisé. Prise de températures, lavage des mains, port de masques et gants, respect de la distance sociale... Ici, comme dans toutes les autres usines du groupe Schneider Electric, la vie au quotidien a changé.
Les 10 000 respirateurs fabriqués dans l’urgence par le consortium français sont-ils voués à rester au placard ? La cellule investigation de Radio France a révélé hier matin que 8 500 des 10 000 appareils de type « Osiris 3 » (les autres sont des T60) sont plutôt destinés « aux ambulances et pas aux salles de réanimation ». Donc, pas adaptés aux malades du Covid-19. Dans un tweet, le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé les choses, indiquant qu’il s’agissait de « la meilleure solution disponible (à l’époque, ndlr) pour garantir la capacité à armer un nombre de lits beaucoup plus importants ». Autrement dit, lesdits respirateurs serviront.
À lire aussi ...
Hier
Educateurs, animateurs, entraîneurs, joueurs... Le sport amateur génère de nombreux emplois dans des associations, collectivités, entreprises et autres structures publiques. Le secteur est très dynamique mais loin de la parité.
mardi 23 avril
mardi 23 avril