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Dans la Vienne, 80% des Ehpad sont aujourd’hui équipés d’une solution de visioconsultation pour mieux gérer les urgences médicales de leurs pensionnaires. Un système qui satisfait tout le monde et a ouvert à d’autres expérimentations.
« Les urgences à domicile, c’est bien aussi. » Près de deux ans et une pandémie se sont écoulés depuis notre dernier sujet sur la visioconsultation, à l’époque en phase expérimentale. Six Ehpad avaient accepté de jouer le jeu de tester la solution Nomadeec née à Bordeaux, à la suite de plusieurs ambulanciers reliés au centre 15 depuis 2016. « Le dispositif a continué de se poursuivre malgré la crise sanitaire », constate Henri Delelis-Fanien, le directeur du Samu-Smur 86. Epidémie de Covid-19 oblige, Exelus, éditeur de Nomadeec, a mis les bouchées doubles pour « intensifier le rythme de déploiement de la plateforme, avec pour objectif de réduire le nombre d’hospitalisations évitable et donc une surcharge des urgences ».
« De super résultats »
De fait, 80% des Ehpad ont aujourd’hui adopté ce système permettant de réaliser des visioconsultations avec des médecins urgentistes. Exelus estime à 25% le nombre d’hospitalisations évitées. Au Samu-Smur, on est moins catégorique. « Nous n’avons pas réévalué le dispositif, reconnaît le Dr Delelis-Fanien. L’un des médecins du service travaille justement sur une étude à grande échelle dont on espère une portée nationale. » Ce qui est certain, en revanche, c’est que Poitiers a été pionnier en France… et le reste sur un autre volet de la visiorégulation. Depuis un an, le Samu-Smur 86 échange avec d’éventuels patients par SMS. Le principe ? Ils cliquent sur un lien qui permet aux médecins d’avoir accès à la caméra du smartphone et ainsi d’apprécier l’urgence ou non de se rendre aux urgences. « Cela vaut surtout en traumatologie, pour évaluer une plaie par exemple. Ce sont des choses parfois bénignes qui ont un impact sur l’organisation des soins. Avec ce système, nous gérons entre 4 et 10 appels par jour ainsi. Cela donne de super résultats », se félicite le praticien.
Un Service d’accès aux soins
Personnes âgées ou simples particuliers, la philosophie est identique : poser un diagnostic, rassurer le patient et prendre, au final, la meilleure décision. Crise de la Covid-19 oblige, le « distanciel » semble entrer dans les moeurs plus facilement. « Les médecins régulateurs communiquent avec les mots qui suscitent l’adhésion. Il n’y a plus de problème sur l’urgence ressentie. » A signaler que depuis le 1er mars, un Service d’accès aux soins a été mis en place dans la Vienne. Il associe la médecine de ville, le Samu et la plateforme territoriale d’appui et vise à « mieux structurer l’organisation de la demande de soins non programmés ». Le nerf de la guerre sanitaire.
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