Assurances emprunteur : un marché bientôt libéré

Une proposition de loi vise à permettre aux assurés de résilier leur contrat d’assurance emprunteur sans frais et à tout moment. Le but : 
faire jouer la concurrence, tout en faisant baisser les prix pour le consommateur.

Steve Henot

Le7.info

L’idée fait son chemin depuis quelque temps déjà, elle est désormais en bonne voie. Jeudi dernier, la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale a approuvé la proposition de loi portée par la députée de la majorité Patricia Lemoine, qui vise à permettre aux assurés de résilier leur contrat d’assurance emprunteur sans frais et à tout moment. Chose qui n’est possible, en l’état, que dans la première année et à la date d’anniversaire du contrat.


Vers la fin d’un monopole

Il n’est pas rare que des assurés loupent le coche. Encore la semaine dernière, une cliente de Magalie Mue s’y est prise trop tard, elle est désormais contrainte d’attendre un an pour pouvoir enfin résilier son contrat. « Au moins, avec cette proposition de loi, il n’y a plus l’obligation d’anticiper cette date (il faut deux mois de préavis, ndlr). Même si les clients sont de plus en plus informés, ils n’ont pas toujours cette échéance en mémoire. », explique cette spécialiste du conseil en financement et du courtage immobilier installée à Poitiers. 


Les assurances emprunteur garantissent à ceux qui s’endettent une prise en charge de tout ou partie de leur crédit en cas d’accident ou de maladie, débouchant sur un décès, une incapacité à travailler ou une invalidité. Liées au crédit immobilier, ces couvertures sont pour 88% d’entre elles distribuées par les banques. La proposition de loi entend faire jouer davantage la concurrence sur ce marché. 
« C’est un texte de simplification, de transparence et de pouvoir d’achat, qui va permettre d’accroître la libéralisation du marché de l’assurance emprunteur et de faire baisser les prix pour le consommateur », 
s’est félicitée l’Association pour la promotion de la concurrence en assurance emprunteur (APCADE), qui regroupe des assureurs et des courtiers.


Car c’est un fait, les tarifs des banques sont souvent plus élevés que ceux des assureurs alternatifs. « En tout point de garantie et à assurance égale, cela peut aller jusqu’à la moitié de la somme économisée », 
assure Magalie Mue. Entre 
5 000 et 15 000€ d’économie par emprunteur, sur la durée du prêt, selon le comparateur d’assurances Magnolia.fr. Bien entendu, les « bancassureurs » 
ne voient pas cette évolution de la législation d’un bon œil. « La banque d’une cliente qui pensait changer lui a dit que les délais étaient plus longs. Mais non !, confie Magalie Mue. Tout peut se faire en ligne aujourd’hui. » La proposition de loi doit encore être discutée en séance publique ce jeudi, elle sera ensuite examinée au Sénat.


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