Energies : anticiper pour bien gérer

Dans la conjoncture actuelle, les collectivités abondent leur budget énergies, même si l’adhésion au groupement de commandes du syndicat Energies Vienne garantit à la majorité une certaine stabilité des prix de l’électricité et du gaz.

Claire Brugier

Le7.info

La flambée des prix des énergies n’épargne pas les collectivités. A moyen ou long terme, la rénovation thermique des bâtiments publics ou encore l’acquisition de véhicules électriques représentent des solutions moins coûteuses. A court terme, les budgets prévisionnels traduisent l’urgence mais aussi l’anticipation, mot familier à Energies Vienne via son groupement de commandes.

Mis en place en 2014, il épargne non seulement à ses 250 communes adhérentes et à quelques autres les procédures de marchés publics, mais il est « protecteur de leurs intérêts, assure Elodie Ribardière, la directrice générale des services. A l’origine, le groupement de commandes a été créé pour trouver les meilleures offres en gaz et électricité, à mesure que les tarifs réglementés étaient supprimés. » Aujourd’hui, les marchés subséquents négociés par Energies Vienne, « groupés et anticipés au maximum », restent avantageux. « Alors que le prix de la molécule a été multiplié par trois entre début et fin 2021 », les communes sont assurées jusqu’en 2024 d’un tarif du gaz compris entre 49 et 53€ TTC/MWh (acheminement inclus et selon le gestionnaire). Pour l’électricité, les marchés qui courent jusqu’à la fin de l’année se situent entre 160 et 170€/MWh (auxquels il faut soustraire la TICFE) pour les grosses communes (puissance supérieure à 36kVA) et entre 172 et 180€ TTC pour les autres.

« Abonder le budget »

« Grâce aux contrats à termes négociés par Energies Vienne, nous ne sommes pas directement impactés », confirme Gilles Morisseau. Dans son budget prévisionnel, le maire de Biard a néanmoins revu les sommes allouées aux énergies : 23 500€ 
pour l’électricité contre 18 500€ 
réalisés en 2021, 34 000€ pour le chauffage contre 22 000€ 
réalisés l’an passé -mais en tenant compte de la remise en service de la salle des fêtes-, et 3 200€ contre 2 800€
de carburant pour les quatre véhicules municipaux.

A l’échelle de collectivités plus importantes, la démarche est similaire. Grand Poitiers a ainsi augmenté la part énergies de son budget prévisionnel de 400 000€, Poitiers de 
200 000€, Châtellerault et Grand Châtellerault de 
500 000€ chacune. « Grand Châtellerault s’est engagée depuis douze ans dans Cit’ergie, rappelle Evelyne Azihari, vice-présidente en charge du Développement durable. Mais à court terme, on ne peut qu’abonder le budget en conséquence pour continuer à alimenter tous les sites de l’agglo. » En subissant la hausse. « Le marché précédent s’appuyait sur un tarif de l’électricité de 48€/MWh. En novembre, lors de la signature du nouveau marché, il était de 180€, note l’élue. A long terme, il est important, au niveau de chaque territoire, d’être le plus autonome possible. » Grand Châtellerault a ainsi entrepris d’élaborer un « schéma directeur de production d’énergies renouvelables » attendu en juin.

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