L’amour, énigme de trois mille ans

Une narratologue fait la rencontre d’un génie, lequel l’implore d’exaucer trois vœux pour retrouver sa liberté. Réalisé par le père de la saga Mad Max, Trois mille ans à t’attendre est une étonnante romance, cachée sous des atours de conte merveilleux.

Steve Henot

Le7.info

Depuis l’enfance, Alithea se nourrit d’histoires de toutes sortes. Elle en a fait son domaine d’expertise et est aujourd’hui une narratologue reconnue. Mais à l’occasion d’un colloque à Istanbul, elle est assaillie d’étranges visions, se pensant alors trahie par son imagination. Plus tard dans son séjour, elle libère par inadvertance un djinn -un génie de la mythologie arabe- et comprend que cette nouvelle apparition n’a rien d’une hallucination. L’être lui demande de réaliser trois souhaits pour retrouver sa liberté mais Alithea, qui ne connaît que trop bien ce genre d’histoires, s’y refuse. Débute alors une conversation où tous deux vont se raconter l’un à l’autre… Et se découvrir eux-mêmes.

Surprise de la dernière sélection cannoise (hors compétition), Trois mille ans à t’attendre témoigne une nouvelle fois de l’éclectisme de son réalisateur. Surtout connu pour la saga des Mad Max, George Miller signe ici une romance étonnante à plus d’un titre. Derrière le merveilleux des mille et une nuits qu’il convoque à renfort d’effets numériques attrayants, le cinéaste célèbre le pouvoir du récit et de la fiction, lesquels forgent notre imaginaire et nos perceptions. Et par la rencontre entre cette vieille fille et ce génie un peu malchanceux, il propose une réflexion captivante sur l’amour, sentiment qui transcende les existences. Malgré le rythme du film et la singularité de son esthétique, le propos peut parfois sembler désincarné, voire difficile d’accès, mais la qualité des dialogues et de l’interprétation finit de convaincre. La magie opère alors pour nous toucher en plein cœur.

Romance de George Miller, avec Tilda Swinton, Idris Elba, Aamito Lagum (1h48).

DR

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