Syndrome Gilles de la Tourette : le vrai du faux

Le CHU de Poitiers lance un protocole de recherche sur le syndrome Gilles de la Tourette, l’occasion de briser des idées reçues sur une pathologie neurologique souvent caricaturée.

Romain Mudrak

Le7.info

Quand on leur parle du syndrome Gilles de la Tourette, la plupart des gens pensent à un déversement incontrôlé d’insanités et de gros mots. Pourtant, la coprolalie, de son nom scientifique, ne concerne qu’à peine 20% des patients atteints de ce trouble neurologique. En réalité, le syndrome Gilles de la Tourette se manifeste à la fois par des tics phoniques (petits cris, reniflements, répétitions de mots…) et moteurs tels que des mouvements d’épaule ou des clignements rapides des paupières. Les premiers symptômes apparaissent vers 6 ou 7 ans et, à des degrés divers, ils sont associés à une hyperactivité, une impulsivité, de la colère et une intolérance à la frustration.

Les capacités intellectuelles ne sont pas altérées par ce handicap. Mais dans l’enfance et à l’adolescence, celui-ci gêne considérablement les apprentissages. Sans parler des relations avec les camarades. « Les patients font beaucoup d’efforts pour se contrôler, ce qui entraîne des troubles de l’attention, notamment en classe. Le soir à la maison, au moment de tout relâcher, c’est dur pour les parents », souligne le Dr Solène Ansquer, neurologue au CHU de Poitiers. Dans son service de neurophysiologie physique, reconnu centre de compétences français, elle suit à l’année vingt-cinq patients.

Appel aux volontaires

La thérapie cognitivo-comportementale permet de mieux contrôler les tics mais les médicaments neuroleptiques restent souvent indispensables. Le Dr Ansquer s’apprête à lancer un nouveau protocole de recherche pour tester les effets de l’atomoxétine, qui possède déjà l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de l’hyperactivité. « Des tests précliniques sur des rats ont démontré une baisse de l’impulsivité et des comportements compulsifs. » Le CHU recherche donc vingt volontaires de 10 à 35 ans pour cet essai clinique. Ils devront prendre un comprimé chaque jour pendant huit semaines et se soumettre régulièrement à des évaluations neurophysiologiques (ça ne fait pas mal !). Tout cela pour la bonne cause.

Plus d’informations au 
05 49 44 46 89 ou 
à sec.cic@chu-poitiers.fr

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