Immersion virtuelle en amphi

Dotée d’un budget spécifique accordé par l’Etat, l’université de Poitiers veut développer l’usage des technologies immersives de formation. En interne, le PédagoLab accompagne les enseignants motivés.

Romain Mudrak

Le7.info

Vendredi dernier, l’université de Poitiers a organisé son premier Forum des technologies immersives au service de l’apprentissage. L’objectif ? Montrer aux enseignants-chercheurs toute l’étendue des savoir-faire de la filière EdTech dans ce domaine. Une dizaine d’entreprises de la région étaient au rendez-vous parmi lesquelles Studio Nyx en Charente. « Nous développons déjà des outils de formation professionnelle pour l’industrie, argumente son fondateur Romain Soulie. Je suis certain que des profs de sciences seraient intéressés, il faut juste que l’on comprenne précisément leurs besoins. » Exemple : des ingénieurs font appel à Nyx pour dessiner des voiliers. Le studio est capable de simuler toutes les forces physiques qui s’appliquent sur les différents éléments du bateau. Cette expérience pourrait servir de support de cours à des étudiants.

Scénario pédagogique

Comme à l’école, au collège et au lycée, l’université mise sur la réalité virtuelle pour accroître la réussite des étudiants. Et, là encore, les contraintes de distance engendrées par le Covid ont servi de déclic. En remportant avec son projet Dem’UP l’appel à manifestation d’intérêt « démonstrateur numérique », lancé par l’Etat dans le cadre du Plan d’investissement d’avenir (Pia 4), l’université s’est assuré une manne de 5,7M€. De quoi acquérir des équipements, créer ses propres outils ou passer commande aux startups du secteur. Réalité virtuelle, augmentée ou mixte, tout est permis. 
« Tant que la technologie est adaptée au public et aux objectifs pédagogiques », nuance Florent Blin, conseiller pédagogique au sein du PédagoLab. Cette structure interne de l’université 
(12 collaborateurs) accompagne les enseignants dans leur transition numérique. « On les aide à établir le scénario pédagogique dans lequel vont s’intégrer les technologies immersives. » Des apprentis de l’Ecole nationale du jeu et des médias interactifs numériques (Enjmin) d’Angoulême rejoindront bientôt l’équipe.

A Poitiers, on n’est qu’au début de l’aventure. « Nous sommes dans une phase d’acculturation », 
poursuit Florent Blin. Mais les plus avancés dans la démarche peuvent désormais répondre à l’appel à projets lancé par le PédagoLab et prétendre au fonds Dem’UP. Les jumeaux numériques de l’Institut Pprime ou le simulateur d’actes chirurgicaux Simlife ont montré la voie il y a plusieurs années déjà

À lire aussi ...