Meurtre d'Agathe : un suspect bientôt mis en examen pour meurtre

L’ADN de la joggeuse de 28 ans, retrouvée morte à Vivonne le 4 mai, a été découvert dans le véhicule d’un homme de 60 ans, au lourd passé judiciaire.

La procureure de la République de Poitiers confirme ce matin que l'homme arrêté à Vivonne lundi et placé en garde à vue depuis 48 heures va être mis en examen pour le meurtre d'Agathe Hilairet, précédé de son enlèvement et de sa séquestration. Il doit être présenté au magistrat instructeur à cet effet. Lors de son audition, le suspect a reconnu avoir été présent sur les lieux de la disparition de la joggeuse de 28 ans, le 10 avril 2025, et avoir été en contact avec elle. « Les expertises réalisées dans le temps de la garde à vue ont permis de matérialiser la présence de l’ADN de la victime dans le véhicule », ajoute Rachel Bray. Sa voiture est placée sous scellé en vue de son exploitation.

Enquête hors norme

Cet ouvrier agricole de 60 ans traîne un lourd passé judiciaire. Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, il a été condamné à deux reprises pour viol, en février 1994 par la cour d'assises du Puy-de-Dôme (12 ans), et en février 2004 par la cour d'assises de la Haute-Loire (30 ans de réclusion avec une peine de sûreté de 20 ans). Incarcéré en Corse, ce délinquant sexuel récidiviste bénéficiait d'un aménagement de peine depuis avril 2024. « Il a été placé sous surveillance judiciaire le 5 octobre 2024 avec injonction de soins, résidence dans un lieu déterminé, interdiction de contact avec les victimes, interdiction de détenir une arme et obligation de travail », détaille la procureure. Jusqu'à ce que les enquêteurs de la Section de recherches de Poitiers accumulent suffisamment d'éléments pour le confronter et l’arrêter, à son domicile de Vivonne.

En cinq mois d'une enquête hors norme, les enquêteurs ont vérifié 750 signalements, visionné 1 200 heures de vidéosurveillance, réalisé 22 interceptions téléphoniques, placé 10 véhicules sous surveillance et auditionné un millier de personnes. Rappelons que le corps d'Agathe Hilairet avait été retrouvé le 4 mai dernier après avoir été déplacé par un tiers, alors que les recherches menées par 300 personnes s’étaient révélées infructueuses. L'autopsie n'avait permis de déceler ni coup de couteau, ni strangulation, ni violences sexuelles.