Les cancers intimes

Depuis quelques années, septembre revêt une couleur turquoise pour évoquer les cancers gynécologiques. Le message : dépister et vacciner.

Romain Mudrak

Le7.info

A l’image d’Octobre Rose qui s’est imposé comme le mois de sensibilisation au cancer du sein, l’opération Septembre Turquoise est dédiée aux cancers gynécologiques. Moins médiatisées, ces tumeurs concernent la sphère très intime des organes reproducteurs féminins qui comprend ovaire, endomètre, col de l’utérus, vulve et vagin. En France, 15 000 femmes sont diagnostiquées chaque année, toutes pathologies confondues.

Comme pour le cancer du sein, la meilleure arme reste la prévention car plus tôt il est détecté, meilleures sont les chances de guérison. Or ce message peine à être entendu. « Les études montrent que 40% des femmes ne réalisent pas de frottis réguliers, par peur ou par méconnaissance, souligne Carine Warot, infirmière au sein du service de gynécologie du CHU de Poitiers. Même au-delà de la ménopause, c’est important d’effectuer un dépistage régulier. » Et le gynécologue n’est pas le seul professionnel de santé à pouvoir le faire ! Les sages-femmes sont également tout à fait habilitées et souvent plus disponibles que leurs confrères médecins. Et ceci sans prescription médicale.

Papillomavirus

Yohanna Jaffré, 45 ans, a été atteinte d’un cancer du col de l’utérus il y a quatre ans. Évidemment, l’annonce a été rude. « Heureusement que j’étais suivie, le diagnostic a été posé à temps. Ma mère avait eu le même cancer, je savais que j’encourais un risque plus important. » Dans le service gynécologie du CHU comme au pôle régional de cancérologie, des infirmières dites « de parcours » comme Carine Warot l’ont accompagnée dans le traitement qui peut aller, selon les patientes, de la chirurgie simple à la chimiothérapie. Une fois cet épisode derrière elle, Yohanna a décidé d’intégrer l’association Imagyn, créée en 2014, pour informer les autres femmes de l’existence des cancers gynécologiques. « On a aussi un rôle d’écoute auprès des patientes. » 


L’un de ses combats actuellement, c’est la vaccination contre le papillomavirus (HPV), responsable d’environ 6 300 nouveaux cas de cancer par an en France, chez les femmes mais aussi les hommes qui déclarent à cause de lui d’autres formes de pathologies. Accessible dès 11 ans et entièrement remboursé, ce vaccin particulièrement efficace peut être injecté chez le médecin et aussi dans la plupart des collèges. Seulement, la couverture vaccinale reste insuffisante chez les filles comme chez les garçons.

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