A l’occasion du Festival Noir Dissay organisé jusqu’à dimanche, rencontre avec un fan de polars. Bernard Pintrel, retraité de la police judiciaire (PJ), en dévore une trentaine chaque année. Ce qu’il préfère ? Quand la fiction rejoint la réalité.
Son conseil pour tous les novices du polar : « Commencez par lire Olivier Norek, un ancien de la PJ de Seine-Saint-Denis. Ses histoires sont crédibles et bien écrites. » Bernard Pintrel, 65 ans, les a tous lus. Et bien d’autres encore. « Entre vingt et trente par an, admet ce Poitevin. Je les prends dans les médiathèques de Poitiers, à Dissay et à Beaumont où je suis bénévole, c’est une chance d’avoir de tels équipements. » Il lui arrive aussi d’en acheter quand il rencontre l’auteur. Maigret et Simenon ont accompagné ses soirées d’adolescent, puis d’autres ont pris le relais, français et étrangers, de James Ellroy à Dennis Lehane, en passant par le Suédois Henning Mankell ou encore Eric Halphen, qui a quitté le costume de juge d’instruction pour celui d’écrivain à succès.
Le point commun entre tous ses auteurs fétiches ? Le souci du détail. Fort de son expertise, Bernard ne transige pas avec l’authenticité des récits.
« J’aime que ce soit documenté d’un point de vue historique et technique. » On ne la lui fait pas. D’autant que dans la vraie vie, ce jeune retraité a été lui-même capitaine à la police judiciaire. Quand la fiction rejoint la réalité… « Dans mon métier comme dans les livres, j’ai toujours apprécié d’être immergé au cœur des problématiques de la société. » Les difficultés sociales entraînent certains vers la criminalité. Les auteurs de polars parviennent mieux que personne -sauf peut-être une poignée de journalistes- à décrire ce genre de situation. Mieux, les meilleurs écrivains savent aussi plonger leurs lecteurs dans la culture d’un pays, les traditions d’une région, la vie quotidienne des habitants. « Un polar, c’est plus que simplement qui va tuer qui. Moi je m’instruis beaucoup à travers ces récits, il m’arrive souvent d’arrêter ma lecture pour rechercher un lieu sur la carte, des infos sur Internet... » Et en général, Bernard reprend vite son bouquin en main car « une fois qu’on est accroché à un polar, on a très envie de connaître la fin ».