
Aujourd'hui
Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur le kung-fu. Depuis plus de trente ans, à Poitiers, l’association Fimalie initie ses adhérents à un art martial discret et exigeant, loin des démonstrations spectaculaires. Une vingtaine de pratiquants, âgés de 15 à 70 ans, se retrouvent ainsi deux fois par semaine pour découvrir ou perfectionner le « Hoa Linh Bac Tru Quyen », une forme de kung-fu originaire du Nord-Vietnam. « Il existe plusieurs styles, mais les principes sont les mêmes, seuls les noms varient, explique l’entraîneur François Hanisi. Le fils du maître fondateur a diffusé cet art à Marseille et Chambéry, avant de s’installer à Poitiers. Aujourd’hui, pour l’apprendre en France, il faut venir ici ou descendre dans le Sud. » Loïc et Christelle cherchaient un sport « complet ». Il y a six ans, le couple a trouvé dans le kung-fu plus qu’un simple loisir. « J’ai une hernie discale. Depuis que je pratique, j’ai arrêté les séances de kiné », confie Christelle.
Le club se veut ouvert à tous à partir de 13 ans. « Je prends les gens comme ils sont et je m’adapte à l’âge et à leur condition. On est davantage sur de l’entretien que sur la préparation physique que l’on a pu faire auparavant », précise François Hanisi. Certains visent la compétition ou des passages de grades, d’autres recherchent souplesse, cardio, travail articulaire, respiration et confiance en soi. François et son collègue Stéphane Tagault ne forcent personne. « Le combat existe toujours, mais sous une autre forme. Ceux qui veulent s’y consacrer peuvent être regroupés », ajoute-t-il. Au-delà de la santé, l’accent est mis sur l’autodéfense. « C’est primordial. Dans le contexte actuel, il est plus utile d’avoir ce genre de connaissances que de faire de la compétition. Surtout pour les filles pour qu’elles puissent au moins se dégager d’une étreinte », insiste le formateur. Conscient que le kung-fu séduit moins les jeunes, happés par la vague du MMA, François Hanisi s’adapte. « Ce qui compte, c’est que chacun reparte en forme en fin d’année », glisse-t-il. Dans le gymnase de Touffenet, gestes précis et respiration maîtrisée dessinent alors une autre image du kung-fu : celle d’une discipline patiente, exigeante et profondément contemporaine.
Le mardi au gymnase Aliénor-d’Aquitaine et le jeudi au gymnase du Touffenet. De 19h à 21h.
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