Conseiller général, qui es-tu ?

A première vue, les cantonales ne passionnent pas les foules. Indifférence réelle ou méconnaissance des attributions du conseiller ? Un peu des deux, mon général !

Nicolas Boursier

Le7.info

« Le premier élu référent, c’est le maire. Le deuxième, ce devrait être le conseiller général. » Dans ses terres vouglaisiennes, Claude Bertaud est connu comme le loup blanc. Trente ans de travail de terrain, ça vous forge une notoriété.
Et pourtant, comme nombre de ses comparses, le président du Département doute du réel intérêt de ses concitoyens pour la fonction politique. « Sur un canton comme le mien, semi-rural, où j’ai des ancrages durables, je pense être reconnu par le plus grand nombre. Mais je suis plus réservé sur la perception qu’ont les gens de mon rôle et de mon travail. »
Voilà donc la question qu’une majorité se pose : que fait donc un conseiller général ? Claude Bertaud n’est pas dupe. « Selon moi, les quadras ou quinquas ont conscience de notre position stratégique, au relais des habitants, des entreprises, des élus. Ils connaissent aussi, pour la plupart, les compétences des Départements, dans les domaines des transports, des routes ou des collèges. En revanche, le volet social est trop souvent ignoré, en tout cas mal apprécié. » Et les jeunes ? « Pour eux, le message est encore plus diffus. Et plus le canton est gros, plus le fossé se creuse. Je constate toutefois que, quel que soit leur âge, mes concitoyens savent à qui s’adresser pour demander un conseil ou une aide. Dans ces moments-là, ils savent qui je suis et ce que je fais. »

Quelle participation ?

Le spectre des futurs conseillers territoriaux ajoutera-t-il à la confusion ambiante ? « Sans doute, pérore Claude Bertaud. Car il n’est d’élu plus « imprégné » par son territoire que le conseiller général. Avec la réforme des collectivités, ces territoires vont être élargis, créant un éloignement progressif avec les populations. La représentativité locale et cette proximité auxquelles nous tenons tant vont s’étioler et ça, j’ai du mal à m’y résoudre. »
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les cantonales ne mobilisent que peu les foules. « Et encore, poursuit Claude Bertaud, il y a trois ans, elles étaient couplées aux municipales, il y a sept ans avec les régionales. Les taux de participation ont été alors gonflés. Pour les 20 et 27 mars, je crains que l’on doive revoir nos prétentions à la baisse. » Et si le « bon peuple » créait la surprise ?
 

À lire aussi ...