En 2 mots
Décidément, l’ADA Blois raffole des confrontations avec le PB86. L’aller lui avait servi de déclic pour enclencher une série de folie (8v-2d) sur les deux derniers mois d’exercice. Le retour en terres poitevines a permis aux hommes de Mickaël Hay de se faire une place encore plus confortable au soleil de la Pro B. Pour le reste, les deux matchs n’ont pas été écrits par le même scénariste. Autant le PB avait lutté jusqu’au bout avant Noël dans le Loir-et-Cher (91-95), autant là Léonard and co n’ont jamais paru en mesure de contrarier les desseins blésois. En tout et pour tout, ils auront mené dix secondes, dans le premier quart-temps (13-10, 7e). Anecdotique. Au-delà, on retiendra évidemment leur gabegie offensive -9/32 à 3pts- synonyme d'impuissance et ces quelques signes de nervosité révélateurs. C’est d’abord Léonard et Joseph qui s’expliquent vertement sur le banc, en première mi-temps, après la sortie de l’intérieur guyanais. C’est ensuite le placide Drake Reed, qui se branche avec Frank Turner et écope d’une technique mal venue. C’est enfin Youssoupha Fall, frustré d’être dans la pénalité et dont le match n’a presque jamais démarré. Ajoutez à cela une ADA fringante, à l’image de Tortosa (10pts) et Ndoye (12pts) en sortie de banc, et vous obtenez un succès logique du promu. Qui n’a pourtant creusé l’écart que dans l’ultime quart-temps. Dommage car Saint-Eloi avait revêtu ses habits de carnaval, avec une jauge à son plus haut (2411 spectateurs). De quoi ajouter à la déception des troupes de Nelhomme. Si près, si loin... Ils devront réaliser un coup mardi à Nantes pour rattraper leur bévue. Retour à Saint-Eloi dès samedi prochain, pour la réception d'Aix-Maurienne.
La stat.
8. Meilleure équipe de Pro B au rebond offensif (13,3 de moyenne, une pointe à 28), le PB n’en a gobé que huit face à l’ADA. Sans doute l’une des clés de ce match.
Le joueur
Pas flashy pour un sou, Frank Turner drive parfaitement son équipe. Sans forcer son talent, le natif d’Atlantic city a fait jouer ses coéquipiers (9pds), tout en prenant ses responsabilités aux moments opportuns (12pts).
La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, ADA Blois bat PB86 73-62. Mi-temps : 38-31. Evolution du score : 18-18, 38-31, 56-49, 73-62. 2411 spectateurs. Arbitrage de MM. Milliot et Mora.
Poitiers. Thinon (8), Threatt (9), Reed (6), Joseph (6), Guillard (6), Léonard (5), Var (9), Greer (2), Doumbouya (7), Fall (4). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Blois. Wilson (10), Monclar (9), Thibedore (3), Tortosa (10), Pontens (2), Boateng (8), Diame (7), Turner (12), Ndoye (12). Entraîneur : Mickaël Hay.
Ruddy Nelhomme (entraîneur de Poitiers) : « L’équipe de Blois a été plus agressive, a bien défendu et nous a fait reculer par rapport à ce qu’on sait faire en attaque. Il nous restait beaucoup de shoots à trois points… On a fait de bonnes choses en défense, en provoquant beaucoup de situation de vingt-quatre secondes. Mais nous n’avons pas été suffisamment denses pour gagner des ballons et courir. Blois a été plus constant et agressif. En attaque, nous aurions dû être plus patients à faire un ou deux transferts de balle. Il faut vite repartir de l’avant. »
Arnauld Thinon (meneur de Poitiers) : « Nous n’avons pas mis le rythme et l’agressivité que nous voulions. Et comme eux ont bien joué, il y a la défait au bout. C’est dommage, il y avait une belle salle. On va s’expliquer. Il faudra qu’on se passe mieux les ballons en attaque. On a trop shooté à trois points, même si les tirs étaient ouverts. On aurait dû plus mettre la balle à l’intérieur, driver. »
Mickaël Var (intérieur de Poitiers) : « Blois a beaucoup changé défenses et nous a déstabilisés. Ils ont su troubler notre jeu et ce que nous voulions mettre en place. On n’a pas été très adroits. D’un autre côté, nous n’avons peut-être pas fait tous les efforts défensifs nécessaires. Je m’excuse d’avoir offert ça au public. »
Mickaël Hay (entraîneur de Blois) : « Quand tu as un groupe qui veut bosser, c’est plus facile. C’est un match que l’on a maîtrisé de bout en bout. On savait qu’il ne fallait pas faire courir cette équipe, leur laisser des moments d’euphorie. On voulait absolument limiter ces moments. A un moment donné, notre cohésion d’équipe a fait la différence. On est restés ensemble, alors qu’eux se sont un peu effrités, en se réfugiant beaucoup sur des actions individuelles et des tirs à trois points. C’était un indicateur. Je suis content parce que tout le monde a apporté quelque chose. »
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