Petit journal d’une confinée pas toujours très fine. Jour 14.

Chaque jour, la rédaction donne carte blanche à une Poitevine confinée parmi les autres. Une quadragénaire en « quarantaine », dont la plume vous accompagne depuis plus d'une semaine. Jour 14.

Arnault Varanne

Le7.info

Me revoilà cher journal. Après quelques soucis de santé, du repos et un rendez-vous chez le médecin prévu demain, je reviens vers toi. J’ouvre à nouveau mes fenêtres aujourd’hui, cela fait beaucoup de bien. Mais avec mesure à cause du vent assez intense ces derniers jours.

J’adore ce vent d’ailleurs, sauf en avion comme je dis souvent ! Il m’a beaucoup bercée ces deux derniers soirs. Etant en haut et en coin de résidence, il s’abat de plein fouet sur le côté de mon appartement. C’est une chose que j’apprécie vraiment. Amoureuse de l’océan, vrai lieu de ressourcement pour moi, j’ai ainsi l’impression d’être en haut d’un phare et, paradoxalement, je m’y sens bien, comme dans un cocon. Contre toute attente et mise à part la mer bien sûr, il y a plusieurs points communs quand je mets le nez de la fenêtre. Le ciel très visible de cette hauteur, le bruit incessant, et tout est désert…

Je vois parfois passer une voiture au loin… Et tout à l’heure, j’ai aussi remarqué une jeune personne, couverte comme près d’un front de mer justement avec une capuche si grande qu’on ne pouvait lui voir le visage. Aussi parce qu’elle restait penchée, à la recherche de quelque chose sur un petit terrain de pelouse, cela pendant un bon moment. Peut-être, cherchait-elle un trèfle à quatre feuilles… Ces temps sont devenus des remèdes à l’anxiété. Chacun essaie de se rassurer comme il veut, alors qui sait ?

Et puis, il y a le chat aussi. Ce chat bicolore un peu sauvage, toujours aux alentours. D’ordinaire, peu enclin à venir vers les mains tendues ou les voitures. Il aime rencontrer les chats de la résidence. Il est aujourd’hui assis dans l’herbe haute près du parking. Admirer son pelage long balayé par les assauts du vent est mon spectacle de la journée. Toujours impassible, mais peut-être se demande-t-il pourquoi ses congénères de la résidence ne sortent pratiquement plus. Il semble attendre, lui aussi, que la tempête se calme.

En fin de journée, je décide de regarder un peu les réseaux sociaux. Mais pas pour les infos ! J’ai appris que le pianiste André Manoukian organise lors de ce confinement des petites séances vidéos et interactives via Facebook. Le but : donner un prénom, qu’il retranscrit, au moyen des lettres en notes musicales. Je l’avais déjà vu à l’œuvre à la télévision avec des personnalités. Désormais, il le fait pour les personnes lambda. Encore une jolie initiative. C’est sympathique, tout le monde souhaite entendre en direct la mélodie reflétant son prénom.

Il semble un peu fatigué lui aussi avec ses cheveux en bataille, c’est amusant. Mais, il reste ouvert et bienveillant. J’aime cette manière dont certains artistes, sportifs ou autres se sont emparés judicieusement des réseaux sociaux pour caler quotidiennement ces petits moments gratuits de partage.

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