L’année « covidée » de Frans Boyer

Acteur de cinéma, de doublage et de série, mais aussi scénariste, Frans Boyer sort d’une année 2020 particulière. Le comédien domicilié à Jaunay-Marigny raconte l’impact de la crise sanitaire sur son métier et ses projets.

C’était l’une des images du premier confinement. Durant plusieurs semaines, Montmartre était vidé de ses touristes et surtout, reconstitué comme en 1942, sous l’Occupation.  Affiches de propagandes, façades en bois… Le quartier du 18^e arrondissement de Paris devait servir de décor au prochain film de Fred Cavayé, intitulé Adieu Monsieur Haffman. « Tout était figé dans les rues, c’était assez drôle, se souvient Frans Boyer, qui avait travaillé avec le réalisateur rennais, il y a onze ans, sur A bout portant. Mais au bout de deux mois, des gens ont fini par casser des décors. »

L’acteur domicilié à Jaunay-Marigny, aperçu dans Au revoir là-haut ou Le Collier rouge, est au casting de cette future adaptation d’une pièce de Jean-Philippe Daguerre. Après cette pause forcée au printemps, la reprise du tournage dès juin a été un véritable casse-tête. « Fred a dû sacrifier une scène de rafle, raconte Frans Boyer. Vu le contexte sanitaire, il était inimaginable de tourner une scène avec 300 figurants. Les contraintes étaient très strictes. Parfois, on était presque dans les conditions d’un court-métrage. » En juillet, sur le tournage d’une série qui n’a pas encore été annoncée, un des acteurs a été testé positif à la Covid-19. « Tout a été arrêté sur le champ, pendant huit jours, le temps de tester tout le monde. Si l’un des postes-clés est positif, c’est toute la chaîne qui s’arrête. » Frans Boyer n’a pu tourner sa scène avec cet acteur… qu’en octobre ! « On a été obligé de la faire sur fond vert, puisque le décor n’était plus disponible. Il sera finalement rajouté en post-production. »

2021 encore incertain

La visibilité s’est réduite avec le confinement suivant, à l’automne. En attendant le retour sur les plateaux, Frans Boyer travaille à distance. Il assure notamment des commandes de doublages, « même s’il n’y a pas l’interaction avec les autres comédiens », regrette-t-il. Il a aussi pu avancer sur ses projets d’écriture. Avec son co-auteur, il a bouclé deux scénarios, un pour la Sécurité routière et un autre pour un long-métrage, une satire sur… l’industrie pharmaceutique ! « On est dans l’actu sans le vouloir, s’amuse Frans Boyer. C’est un projet qu’on a commencé il y a deux ans, dont le titre est Fini de rire. On l’a retravaillé il y a un mois en s’inspirant du contexte actuel. Mais c’est un peu à quitte ou double. »

Coupé au montage d’Adieu les cons où il tenait un petit rôle, l’acteur de 42 ans reste à l’affût des opportunités. Il envisage notamment d’auditionner pour le prochain Astérix, qui sera réalisé par Guillaume Canet et dont le tournage a été repoussé au moins jusqu’au 8 mars. A suivre.

DR - Guillaume Leroux