The Roof en mode ascensionnel

Ouverte en décembre 2018, la salle d’escalade privée The Roof, à Poitiers, attire chaque semaine entre 600 et 700 personnes. Des grimpeurs, certes, mais pas que... Le tiers-lieu se révèle assez complémentaire de clubs tels que l’Alma et l’Apem.

Arnault Varanne

Le7.info

Pour la première fois de son histoire, l’escalade a bénéficié d’une exposition en mondiovision lors des Jeux olympiques de Tokyo. Y a-t-il donc un effet JO dans les clubs locaux ? « Pas spécialement, note Edouard Mosset, co-fondateur avec Sabrina Delage de The Roof, l’une des deux salles privées de la Vienne avec Gravité, à Buxerolles. Maintenant, c’est difficile à mesurer en quelques mois. » Du côté des clubs, l’Alma et l’Apem (cf. encadré), on remarque même une légère décrue des effectif, Covid-19 oblige. The Roof (8 salariés) a lui aussi subi les effets de la crise sanitaire, même si à la veille de souffler ses trois bougies, le tiers-lieu fourmille de projets.

Conformément à ses desseins originels, la salle privée attire (un peu) les licenciés et (beaucoup) les néophytes. Plus d’une trentaine de parcours sont à disposition des enfants et des adultes, avec des niveaux de difficultés adaptés. Un nouveau moniteur diplômé d’escalade vient d’ailleurs d’arriver, qui dispensera des cours aux adultes, avec huit séances d’une heure par semaine pendant deux mois. « Sans entrer en concurrence avec les clubs », s’empresse de préciser Edouard Mosset. Les 4-12 ans qui veulent s’essayer au « bloc » sont accueillis sous forme de stages pendant les vacances.

« Pas d’élitisme »

Fidèle à la philosophie du réseau (Brest, Bayonne, Rennes, bientôt Le Havre, Castres...), la Maison de l’escalade n’a pas vocation à organiser des compétitions. 
« On organise simplement deux contests par an, le dernier a eu lieu à la rentrée. Une quarantaine de blocs sont ouverts et les participants doivent marquer des points. On organise ensuite des finales mais sans volonté d’être élitistes ! Ça se termine d’ailleurs toujours par un repas ! » S’il a trouvé son public -entre 600 et 700 usagers par semaine, étudiants, salariés, familles...-, c’est sans doute parce que The Roof mêle sport et convivialité et propose des horaires attrayants (17h-22h le lundi, 12h-22h jusqu’au vendredi, 10h-20h le week-end). L’ancien centre de tri de La Poste soufflera ses bougies du 18 au 23 janvier 2022, autour d’un contest, d’une session de yoga, d’une conférence avec le grimpeur Christophe Bichet ou encore d’une animation musicale assurée par La clique sur mer. Vous avez dit éclectique ?

Plus d’infos sur poitiers.theroof.fr.

Une baisse du nombre de licenciés
Un effet JO dans l’escalade ? Pas vraiment. L’Association poitevine escalade et montagne (Apem) a perdu « 20 à 30% d’adhérents » à l’intersaison, principalement des adultes. « Il y a un effet Covid, mais aussi une question d’infrastructures saturées, en qualité comme en qualité », admet Gaël Loir, président du club. Je ne sais pas si on s’y prend mal ou si les élus ne perçoivent pas l’engouement pour ce sport. Ce n’est pas encore entré dans les mœurs. On a refusé une cinquantaine de jeunes cette année faute de créneaux. » Gaël Loir regarde avec gourmandise du côté de Niort, où la Verticale propose 800m2 de murs (voies et bloc) et un parcours de vitesse homologué. « Chez nous, il n’y a que des bouts de murs. » Et aucun investissement de ce type ne figure dans la programmation pluriannuelle de Grand Poitiers.

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