« L’éducation physique devrait être adaptée pour tous »

A l’université, les effectifs de la filière Staps Activité physique adaptée et santé ne cessent de croître tandis que, parallèlement, les frontières entre mondes du handicap, du sport et de la santé deviennent plus perméables dans la société.

Claire Brugier

Le7.info

Sensibiliser un maximum de personnes au sport adapté et au sport handicap, tel est l’objectif de la Journée nationale organisée mercredi par les bureaux des étudiants de Staps de tout l’Hexagone, dont Poitiers. « Nous voulons montrer que le sport est accessible à tous, quel que soit le handicap, mais aussi mettre en lumière les difficultés que peuvent rencontrer les personnes atteintes de handicap dans leur quotidien », explique Leylena Rouger, étudiante en Staps.

A l’université, l’Activité physique adaptée et santé (Apas) est inscrite dans le programme de la faculté des sciences du sport depuis une quarantaine d’années. Les effectifs croissants de la filière témoignent de l’importance prise par le sport santé, lequel peut depuis 2016 faire l’objet d’une prescription médicale. « L’an dernier, nous avions 107 élèves, explique Xavier Joubert, professeur d’EPS. Lorsque que j’ai passé la licence Apas en 1992, 70% des étudiants de Staps étaient inscrits en « éducation et motricité ». Aujourd’hui les effectifs sont quasiment à l’équilibre entre les deux filières. »

En immersion

« En APA, on n’est pas sur de la performance, on s’adresse à la personne dans sa globalité, même si on rentre vers le versant physique, résume Xavier Joubert. L’enseignant intervient auprès de toute personne n’ayant pas ou ne pouvant pas pratiquer une activité physique ou sportive dans les conditions ordinaires et qui présente des besoins spécifiques. » Cécifoot, basket assis, volley fauteuil, durant leurs trois années de licence, les étudiants testent les disciplines et se familiarisent avec « toutes les catégories de handicap, moteurs, sensoriels, mentaux, sociaux, dû au vieillissement. » Ils ont aussi obligation d’effectuer des stages auprès de population fragilisées.

Au sein de l’IME Pierre-Garnier, Grégory Sedek en accueille chaque année. « Je veux leur montrer la réalité de terrain“, explique le professeur d’EPS, attaché à établir des passerelles entre tous les acteurs, formation, personnes concernées, associations, fédérations… « La semaine dernière, par exemple, des jeunes des IME Pierre-Garnier et de Moulins ont fait le service sur l’Open de tennis, d’autres participent à un projet UNSS de danse, au marathon des collégiens… L’éducation physique devrait être adaptée pour tous. Je ne prépare pas des sportifs, mais l’un peut servir l’autre. L’émulation collective peut amener chacun à se dépasser mais il s’agit surtout de valoriser ce que chacun peut faire émerger de lui-même », souligne l’enseignant, citant l’exemple de Thomas Guillot, champion régional de tennis de table sport adapté.

Journée nationale du sport et du handicap, stands place De-Gaulle à Poitiers, mercredi, de 9h à 17h.

L’université accompagne le handicap

En son sein, l’université de Poitiers a développé un service handicap, avec des référents dans chaque UFR, dont celui des sciences du sport. « L’an dernier, vingt-sept étudiants ont été accompagnés (sur des aménagements temporaires ou durables) sur le Staps, précise Oriane Marcon, la référente. Beaucoup d’étudiants ne savent pas qu’un accompagnement personnalisé se poursuit après le lycée pours les cours théoriques comme physiques, que ce soit pour une situation de handicap reconnue mais aussi en cas d’accident ponctuel comme une rupture des ligaments, de maladie chronique… »
Contact : accueil.handicap@univ-poitiers.fr.

 

 

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