A Poitiers, tensions sur les subventions

Ces dernières semaines, plusieurs acteurs du milieu sportif poitevin ont dénoncé le faible accompagnement supposé de la Ville auprès de leurs structures. Certains clubs pointent du doigt un manque d’équité dans la répartition des subventions.

Steve Henot

Le7.info

Il a suffi d’une phrase pour mettre le feu aux poudres. Robert Rochaud a pu le mesurer après sa déclaration lors du conseil municipal du 31 janvier : « On nous reproche de ne pas être ambitieux sur le sport, sur la sécurité, sur le logement. Effectivement, nous avons d’autres priorités… » 
La réponse des présidents de l’Office municipal du sport (110 associations et clubs adhérents), du Stade poitevin omnisports et du Pec omnisports ne s’était pas fait attendre. « Il n’y a pas de politique sportive à Poitiers, regrettait Michel Vaudel. La Mairie a commencé à son arrivée par remettre en cause les critères de subventions. J’aurais plutôt commencé par mettre en place un projet… »


Depuis, l’incendie ne s’est pas vraiment éteint, des acteurs du milieu sportif poitevin ayant élevé la voix sur la place du sport à Poitiers. Dernier en date, le CEP Poitiers gymnastique. Dans un communiqué, le club déplore le montant de la subvention 
(15 000€) qui lui a été alloué, selon lui insuffisant. « Nous sommes dans le top 3 des associations pictaviennes en termes de licenciés, nous allons franchir le cap des 1 000 licenciés dans quelques jours, nos équipes sont à un niveau national et notre subvention est largement inférieure à la moyenne », écrit Gwendoline Aubouin, présidente. « Leur subvention a été rehaussée de 50%, le club n’avait jamais connu ça », rétorque Maxime Pédeboscq, qui rappelle aussi l’augmentation de 2,8% du budget dédié à la politique sportive de la Ville (1,6M€) cette année.


Certaines subventions 
« sous-évaluées »

Le conseiller municipal délégué reconnaît que plusieurs subventions aux clubs sportifs -dont le Cep Poitiers gym- ont jusqu’ici été « sous-évaluées ». 
C’est pourquoi la municipalité a décidé de revoir les critères d’attribution, en concertation avec les structures. Ce travail devrait arriver à son terme 
« avant les vacances d’été », 
pour une mise en place lors du budget 2023. « On a fait le choix de partir des acquis et de les modifier petit à petit, justifie l’élu. Notre volonté n’est pas de réduire notre accompagnement mais de faire plus. » En encourageant aussi les clubs à s’investir dans la cité, par l’organisation d’événements et animations à destination des habitants.


Difficile à entendre pour Jean-Marc Mendès. Si la subvention de son club, le Grand Poitiers Handball 86, n’a pas baissé, elle n’a pas non plus augmenté (77 000€). 
« Alors même que nous avons plus de charges, de déplacements depuis que nous évoluons en Nationale 1 Elite », constate le président. Lui et d’autres regrettent à ce titre un « manque d’équité » 
avec le Poitiers Basket 86. Mais la situation pourrait évoluer pour la tête de gondole des clubs poitevins. S’il ne remonte en Pro B à l’issue de la saison, le PB86 se verra privé de la subvention de Grand Poitiers (209 000€) car il ne sera plus considéré comme un club professionnel. La Ville a déjà assuré qu’elle maintiendrait sa dotation (290 000€) pour 2022-2023, « mais elle baissera progressivement » si le club reste en Nationale 1 les saisons suivantes. Pas de quoi contenter le monde du sport poitevin. « Qu’est-ce qui fait que des jeunes viennent dans nos clubs ?, interroge Jean-Marc Mendès. C’est aussi parce qu’il y a un bon niveau. »


DR - Cep Poitiers gymnastique

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