Libraire, 
sa nouvelle page

Auparavant interprète en langue des signes puis assistante d’éducation, Fanny Carlotti a ouvert une librairie indépendante en septembre 2022, à Neuville-de-Poitou. Une reconversion que la jeune maman ne regrette pas.

Steve Henot

Le7.info

L’état de péril grave du bâtiment voisin a contraint son activité à déménager au 15, place Joffre. Un simple contretemps pour Fanny Carlotti, la gérante de la librairie indépendante Lecteurs en herbe, installée dans le centre-bourg de Neuville-de-Poitou depuis septembre. « Je suis plutôt contente, j’ai de bons retours, beaucoup de bienveillance et j’ai fait un beau mois de décembre, se réjouit la jeune femme. Je travaille avec les collectivités qui me passent des commandes. A la campagne, c’est indispensable. » Un bon démarrage qui conforte l’ex-interprète en langues des signes française dans sa nouvelle carrière. Voilà plusieurs années qu’elle réfléchissait à une reconversion. Pas si simple. « Toute ma vie, j’ai voulu être interprète en LSF, alors j’étais perdue, confie la presque trentenaire. Je passais beaucoup de temps dans les librairies, mon compagnon me disait que ce n’était pas très rentable ! (rire) J’ai réalisé que c’était un endroit où je me sentais très bien. »


Comme il n’était « pas envisageable de repartir sur un long cycle d’études », Fanny Carlotti a multiplié les rencontres avec des libraires de la région et s’est rapprochée de l’Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine pour connaître les formations. 


« Entre l’idée et la réalité, il y a un monde »

Après avoir brièvement occupé un poste d’assistante d’éducation dans un collège, la jeune maman a pu en financer une, « en partie grâce au CPF », à distance et en accéléré (sur trois semaines). Ont suivi trois mois de stage à la librairie Aux Jolis Mots de Vivonne, 
« avec quelqu’un qui avait quasiment le même parcours » 
qu’elle. « J’ai revu tout le côté logistique, relation avec les éditeurs, la clientèle… C’était plus concret. »


Quelques démarches et mois plus tard, la voilà donc à la tête de sa propre boutique, axée sur la lecture jeunesse de 0 à 18 ans. Tout sauf un long fleuve tranquille. « Entre l’idée et la réalité, il y a un monde, observe Fanny Carlotti. C’est un vrai sacrifice financier au début et tout le volet administratif peut être frustrant. Il y a plein de moments où l’on attend des retours, or ça ne dépend pas de soi. Mais j’ai eu la chance d’être accompagnée et soutenue. » La libraire l’assure, elle ne regrette pas d’avoir franchi le pas. « Je suis épanouie. C’est la première fois de ma vie qu’à la fin d’un week-end, j’ai ressenti l’envie d’aller au travail ! »


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