Le Tap se met au vert

Du 9 au 13 mai, le Théâtre-auditorium de Poitiers organise un temps d’échanges baptisé « Ecologie et transitions ». Une autre manière de sensibiliser à la question environnementale.

Steve Henot

Le7.info

Des balades botaniques, capsules sonores, une pièce chorégraphique… En collaboration avec l’artiste-botaniste Thomas Ferrand, le Théâtre-auditorium de Poitiers a coloré ses deux dernières saisons de la question environnementale. « Dans la continuité », 
l’institution organise du 9 au 13 mai une série de rendez-vous baptisée Ecologie et transitions.


« Le sujet est tellement brûlant -au sens propre du terme- qu’on ne pouvait que s’en saisir, confie le directeur du Tap, Jérôme Lecardeur. Nous avions la volonté de créer de l’horizontalité, sur ce qui nous lie sur le sujet, à travers une parole ouverte et partagée. » Ainsi, plusieurs temps d’échange sont proposés au public, dont un « Blabla Tap » le 13 mai au parc de la Clouère, aux Couronneries, en présence de « sachants » locaux et autour de trois conférences : se nourrir, se déplacer, consommer et jeter. A noter aussi une exposition photo « No nature No Future », la projection de courts-métrages sur le thème de l’eau ou encore un atelier fresque du climat. 
« Un très bon outil qui permet de prioriser les enjeux de manière ludique, sans culpabiliser. » 


Pour « ne pas être dans un discours culpabilisateur » justement, trois spectacles « décalés, pas immédiatement militants » ont été programmés. Sofia Teillet explorera la sexualité des orchidées (!) avec humour et non moins de sérieux, tout en questionnant notre façon de faire société et d’être reliés au monde. Farm Fatale, création de Philippe Quesne, mènera les spectateurs à la rencontre d’épouvantails musiciens sur fond de fin du monde. « Avec une pointe d’espoir au bout », précise Jérôme Lecardeur. Enfin, sur une idée de François Gremaud, le comédien Aurélien Patouillard se fera le porte-voix de l’astrophysicien et militant écologiste Aurélien Barrau. « Il y a ici une distance théâtrale salutaire, qui permet d’entendre le propos urgent autrement. »


Preuve en est que les artistes s’emparent chaque saison un peu plus de ces questions. Et les lieux qui les accueillent avec. C’est le cas du Tap qui, au moment de repenser son bar auditorium, a pris soin de proposer une offre de restauration en circuits courts, avec des dîners où tout est local, du chef aux ingrédients. « D’autres leviers restent à activer, comme évaluer notre empreinte carbone, concède Jérôme Lecardeur, qui aimerait végétaliser le parvis du bâtiment par exemple. Au-delà de l’action politique, il y a aujourd’hui le sentiment d’une mise en marche collective. »


DR - Martin Argyroglo

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