Personne n’ignore les difficultés des commerces de proximité en zone rurale. Béruges ne fait pas exception et a vu ses bars disparaître un à un. Le dernier a fermé peu avant la crise sanitaire, faute de repreneur. A son arrivée, le gérant d’alors avait reçu l’aide spontanée de quelques habitants pour l’organisation de soirées festives dans son établissement. Et ces joyeux drilles n’ont pas dit leur dernier mot !
Aujourd’hui constitués en association, douze Bérugeois se mobilisent pour maintenir une offre culturelle sur la commune. Leur petit nom ? Les « Sal’O’Bars » ! « C’est parti d’un jeu de mots qui ne faisait pas l’unanimité au début, sourit Benoît Clavier, leur président. Puis, pour aller au bout du délire, on a décidé d’être douze. Six hommes et six femmes, c’est une parité choisie. » L’an dernier, avec ses moyens et beaucoup d’envie, le collectif a éprouvé une programmation d’événements -concerts, jeux, spectacle- organisés pour la plupart dans le jardin de l’ancienne cure située sur la place du bourg. Chaque soirée a réuni entre 150 et 200 personnes. « Cela représente 10% des habitants, se félicite Christophe Bonnaud, co-secrétaire. Le lieu a beaucoup plu. »
Cette formule « dans une ambiance guinguette » a fait ses preuves, si bien qu’elle repart pour une deuxième saison. Avec cette fois le soutien de la commune et du Crédit agricole, ce qui autorise une programmation plus ambitieuse. « Pour la première, les artistes étaient venus au chapeau. Cette année, on peut se permettre de payer des groupes. » Et ça démarre vendredi, avec une soirée rock en présence de The Delph et Mustang Blues Band. « L’accès au lieu est gratuit, précise Benoît Clavier. Côté buvette, on vend des produits locaux (rillettes d’Iteuil, bières de la Manufacture, vin de Chabournay) à des tarifs familiaux et il est possible, aussi, d’emmener son pique-nique sur place. »
Aussi, les Sal’O’Bars vont participer -avec d’autres associations de Béruges- à l’animation d’un « bar éphémère » sur… la terrasse du futur bar dont l’installation est prévue pour le courant de l’année 2024. Ils ouvrent le bal des festivités, dimanche matin avec un concert de Funny Street Jazz. L’occasion de montrer que la population compte sur l’établissement dans le futur. « On proposera nos services aux futurs gérants, s’ils le désirent, pour continuer à organiser des soirées culturelles, prévient Benoît Clavier. Sans bar, les gens de Béruges ne se voyaient plus autour d’un lieu convivial et de rendez-vous festifs. On est convaincu qu’il y a quelque chose à faire ici. »
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mardi 23 avril
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